lundi 23 novembre 2020

Alparkor

Un jour un homme partit à l’aventure
Avec ses trois copains AL PARK et KOR
Alzheimer parkinson korsakow
Ils étaient trimarans tous les trois
C’est comme vous savez l’avocat
Au procès de F qui dit
Il drivait trois juments qui tiraient toutes
Dans un sens différent j’avais connu une des trois la dernière
Là je connus les trois copains qui me donnèrent fort à faire
Heureusement j’étais documentariste
Et psychotrope donc je drivais dans le bon sens
Mais il advint que par accident
L’homme disait la vérité
Et moi je ne le croyais pas
J’en fus pour mes frais
On me vola ma succession
Mais pas la paperasse
J’ai encore la bagnole qui s’encrasse à la cave
Une fiesta je ris toute neuve
Bon mais je ne conduis plus
Macula me macule les yeux
Il faut bien ça aux acculées
Moi vachement douée pour les affaires
Avec de l’espérience mortifère
Mariale et tout je m’en sortis pas mal
Enfin vous le voyez bien matraquée quand même
Donc je reste isolée dans ma tour sans y voir
Tandis que courent autour les bruits
Sourds des couloirs les ondit les clampings sauvages
Et autres causeries de malhonnêtes
Moi je ferme les oreilles et j’écoute Callas
Casta Diva pasionaria et tous les niarchos de la grèce antique
Et sous mon balcon Marie Christine ne me laisse pas seul
Bon pisque c’est ça je remets mon lin seul
To loose oh to loose la ville rose de Brigitte
Les seins sur le bureau écoutant du cohen
Avec mon futur ex
Bon pisque c’est ça je repars au boulot
Et sur l’écran noir de mes nuits blanches
Je me fais du cinoche
Oui elle a un slip rouge son mari est toubib
Ah vite le bigo je sonne le mari qui arrive la nuit
Et les trouve au pieu
C’est moi la garce c’est pas l’autre pauvre toubib
Tu résistes moins bien que moi elle te prend
Les escudos elle vient enseigner et biaiser
Pendant que tu te crèves dans la ville en grève
Eh oui les femmes sont terribles
De toute façon les zizis empêchent de penser
Mais enfin les garçons y a des maisons pour ça
Et laissez pas traîner vos presos dans les poches
C’est nous qui les savons dura sex sed sex
Au cas zou fais-moi rire
T’as failli te noyer quand je suis arrivée
Un ballon rose au bout d’un fil un goût de fraise
Pauvre nigaud tu sais qui c’est ben oui
J’en savais rien et lui oui c’est marie thérèse
Et je replonge un coup dans l’eau
Pauvre coco ça te coûte trop cher
T’arrives à la chorale tout le monde se marre
Toi tu vois rien il est très tard et je suis dans le choeur
Soudain tu m’aperçois je chante comme une fleur
Mille regretz de vous abandonner et d’éloigner
Votre face amoureuse
Et le choeur est gêné et moi je continue en soprano léger
Et chacun d’applaudir pas pour la chansonnette
Mais pour la reconquête et les femmes me rient
Me causent dans l’oreille me félicitent
Tu n’as pas ta pareille
Et là je prends la bagnole les clés et je m’en vais
Il va rester sur le trottoir en sifflant ramona
Je rentre me coucher seule entre mes deux draps .

Roses .

23 novembre 2020

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dimanche 22 novembre 2020

Lettre à ma chienne

À toi, ma chienne,
Finalement,
On n’a pas eu besoin de te remplacer,
La chienne de la maison c’est moi.
Je ronge l’os de ma vie.
Je hurle parfois à la lune.
Je me couche en fusil de chienne.
Attachée par la laisse élastique de la sécurité
Etranglée par des colliers de bienséance
Posée dans mon salon
Comme une chienne de faïence
On m’a enlevé mes petits
Et on m’a castrée
J’attends vainement des caresses
Avec mes yeux de triste chienne
Je mords quand on touche au jardin secret
Où j’ai enterré les charognes de mes rêves
On a tatoué mes pensées avec des numéros
On a pris une assurance sur ma vie
On m’a vaccinée contre la rage
Mais ça n’a pas pris
Je regarde à travers le miroir
Mon double que je ne reconnais pas
Quand je pleure,
Ils disent que ça sent la chienne mouillée
Voilà ma chienne,
Maintenant que tu n’es plus là,
Je suis la chienne de ma vie
Mais toi tu m’avais
Et je te parlais
Et tu me comprenais
Tu pleurais sous ma chaise
Je te caressais

Et toi tu m’aimais.

1/3/90/8h

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Les billes de verre

J’ai bien dormi cette vesprée
Sous mon sac de cailloux
Mon vieux sac plein d’histoire
Les cailloux gardent la mémoire
Je l’ai tant traîné sur le dos
Je l’ai posé sur mon grand lit
Et je me suis glissée dessous
Dix kilos de billes de verre
Ont roulé par dessus mes os
Mes os de terre et de boue
Il a une housse en bambou
C’est chaud c’est doux
Le tout est gris comme la pierre
Ce matin je me suis levée
Levée debout comme la pierre
Du dolmen de mon cimetière
Où je vais jeter les cailloux
Sur la tombe de mon père.

Marinette
19 novembre 2020


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La poupée

Peureuse couleuvre
Sotte araignée
Larve chiffe molle
Elle est la petite fille
Qui se faufile dans la cour
Où il fait nuit
Elle se racle la gorge
Son ventre tourne autour d’elle
Elle déglutit elle ingurgite
Elle sue l’eau de peur
Les poissons s’enfuient par la fenêtre
Il faut que je devienne normale
Seul le corps doit parler
Dans les maisons basses
Habite le silence
Ses mains vieillissent d’amour
Les poupées naissent la nuit
Le silence et le sang blanc
La poupée est morte
Je l’ai tuée
La poupée n’a pas de chez-soi
Le beau fleuve rouge du lit
Elle chante berce la poupée
Les trains lui traversent les yeux.

1990


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jeudi 19 novembre 2020

Artifice

enfant de la mort première
je ne suis que le peuplier
a genoux au bord du canal
qui a jeté son sac de clés
où tinte encore sa mémoire
je sais QUE VOUS PARLEZ
AU BAS DE MON ARMOIRE
LA NUIT JE VOUS ENTENDS
Bruire dans les chemises
Comme des papillons
Insectes veloutés
Qui brûlent aux lampes
Leurs ailes
J’ai posé les miennes aussi
Sur le dos de cette chaise
Ancienne où j’avais déroulé
Un peloton de laine
Pour refaire un tricot
Et je tricote à perdre laine
Aux aiguilles mordues
Par la semaine entière
Je fais un peloton
De toutes mes déveines
Mais il revient toujours
Bondir à mon sourcil
Un jokari divin
Au souffle d’éolienne
Mais la farce est finie
Où nous jouions debout
Contre un mur lacéré
De nos griffes d’enfant
Qui criaient mort mort mort
Et la mort est venue
En humble visiteuse
Dans les recoins sacrés
De nos pauvres demeures
Et mon enfant dedans
Crie encore que je l’aime
Alors je reste là
Plantée dedans ma peine
Comme ce pot de fleurs
Que j’arrose toujours
Bien qu’il soit d’artifice
Je suis un artifice .
 
Marine
17h le 2 janvier 2020

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Je danse

J’ai oublié vos yeux
J’ai oublié vos bras
Mais je n’ai jamais pu
Oublier votre manière
De danser
Ce tango long et lent
Qui fluait doucement
Et que vous me teniez
Seulement sur le parquet
Glissant du bout de la montagne
Alors j’oubliais tout
Et je ne sentais rien
Que la douce chaleur
De vos mains
Tout allait simplement
En accord’éon triste
Dans cette salle obscure
Du dimanche perdu
Je portais des souliers
Qui glissaient sur la liste
De vos amies perdues
Un long enchaînement
De valses tutélaires
Eteignait nos aveux
Et vous me rameniez
Un peu ivre un peu fière
Vers la chaise de bois
Au coin du bal heureux
Et cette mélopée entraîne
Encor mes doigts
Sur un papier glissant
Où je nous vois danser
Encor et main tenant .
 
Marine
1° janvier 2020  17h

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Demain si près si loin

Demain si près si loin Comme dit autrefois le philosophe aigri, Mon passé, s’il suffit à m’encombrer l’esprit, Ne me rassure pas de n’être plus en face, Auréolé peut-être, en somme, par l’espace. On nous dit, mais en vain, que l’homme n’est qu’un loup Pour lui-même, un menteur, un voleur, un jaloux. Depuis, l’intelligence entend et se méfie Des arguments de scène et de la comédie. Chercher la vérité concerne le savoir, Aussi la connaissance (et peut-être l’avoir Quand il s’agit, hélas, de voler à l’Histoire Au cours de son parcours, une journée de gloire.) Or le vide est toujours inscrit à l’intérieur Et non pas au dehors. Qu’on le sente inférieur Indique le malaise où se débat notre âme En refusant de voir l’avenir dans les flammes.

L’avoir et l’être ne sont rien devant le devenir.

La Formation de l’esprit scientifique (1938) Gaston Bachelard


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Cancer

Un vieux monsieur dans le couloir, semi-habillé, avec ses bagages, il a enfilé sa veste sur sa robe de chambre.
Moi j’arrive de loin avec mes 43 ans magnifiques.
Au fond du couloir, l’équipe saignante tient conférence. Devant l’ascenseur, un beau lit en bois blanc avec un couvre-lit à fleurs. Qui va chimioter là ?
Nous sommes à Rouen , octobre 86, j’arrive de Brive.
Si vous voulez attendre au salon.
Je suis venue dans l’usine à cancer parce que je connais un toubib.
Nous entrons au salon, deux lits, une dame fait sa toilette.
Mais c’est votre chambre !
-Non, non, installez-vous, on m’a mise au salon parce qu’il n’y a plus de chambre.
Moi qui suis témestassée au second degré, je commence à chimioter avec humour, toute blanche, Annie me regarde, c’est ma logeuse.
la dame a un bonnet rose en éponge, je vais lui demander où elle l’a trouvé, ça gratte moins que les perruques.
Arrive une autre dame qui se déshabille devant tout le monde, ça ressemble à mes rêves où je cherche en vain ma chambre, elle dit : oh moi je suis partie vomir à mon aise chez moi cette nuit, ici c’est l’hôtel des courants d’air.
Un médecin traverse le salon pour aller dans son bureau, pièce de théâtre cauchemardesque, envie de crier, de repartir, de mourir.
Un monsieur bien arrive, s’assoit sur l’unique fauteuil du couloir ouvert sur le salon sans porte qui est en fait un hall d’accueil. Il se détourne pudiquement devant le strip-tease.
Puis ça commence à vomir, on m’apporte un thé. Je sors. Je chante Nougaro : c’est de quel côté la Seine ?
Des perfs circulent, des chariots comateux. Je cherche les toilettes en évitant de regarder dans les chambres. J’ai peur.
Je demande à la dame où elle a trouvé son bonnet rose, au Havre.
On coûte cher à la sécu dit-elle
-oui mais on n’a rien demandé
-comment il s’appelle le nouveau docteur ?
- Marc
Bon ça va, si on l’appelle par son prénom.
Le monsieur du couloir me donne son fauteuil. Boulevard des pas perdus, défilé des sommités, affairement des femmes de service, on se croirait dans urgences, j’aurai une chambre vers 15 h, enfin si si et si…
Annie est partie, je veux m’en aller, j’aime mieux crever dehors.
La dame sort avec sa cuvette, s’excuse, j’ai envie de l’embrasser, on serait mieux dans une maison de famille ensemble, on vomirait comme si on avait bu.
Ça va être mon anniversaire bientôt.
Je continue à gamberger, julien m’a charcutée, me voilà amazone. Ce matin les filles me tenaient, je hurlais de douleur quand on m’a retiré sous l’aisselle 55cl de liquide rose, je suis une vache à lait, pourrie de l’intérieur, estoy toda podrida del interior. Ne faites pas la fine bouche.
Je parle du cancer comme on n’en parle jamais : des chiffres, des malades bien sages qui se taisent, faut se révolter un peu, je leur ai appris à vivre à tous ces médicastres, je les ai fait chialer, ils m’ont dit qu’ils ne supporteraient pas cette saleté dans leur famille, alors pourquoi on nous traite comme des objets ?
Annie est anapath, elle voit les cadavres au stade précédent, ça lui fait tout drôle, elle ne savait pas que la viande ça souffrait, ça pensait et elle va me le montrer en rentrant.
Becquerel 86, j’ai 43 ans c’est mon anniversaire, fini la vie, on m’ a condamnée et on me le répète tous les jours.
Je ne connaîtrai de Rouen que cet abattoir mais je ne suis pas qu’un chant opératoire, du grand opéra de la chair avec un truc dedans qui crie.
Si vous avez peur , ne lisez pas, on a fait des progrès depuis il paraît, enfin si je suis encore un peu en vie c’est parce que j’ai pris la fuite devant la chimio et tout le reste.
Madame, vous avez un cancer, excusez-vous madame, il a dit ça comme : vous avez un bas qui file
Désolée docteur si j’avais su, à moi de choisir de vivre ou mourir, lui il a fait son boulot, le ver est dans le fruit, beau fruit.
J’ai d’abord voulu mourir puis j’ai décidé de laisser faire ou d’essayer de supporter avec ardeur malgré le pronostic vital de deux ans maxi.
Et j’ai vécu cela toute seule, me levant, me lavant, me tenant aux murs cet hiver lourd de neige autour du pâté de maisons., de l’immeuble.
J’avais appelé ma fille qui dansait avec Pina Bausch à Bruxelles, « t’es pas encore morte, c’est pas la peine que je vienne », bien sûr ma chérie, danse, danse…
Le soir de l’anniversaire, une amie de chambre qui m’a donné la sienne m’a maquillée et apporte un gâteau avec du champagne, c’est la première fois de ma vie, quelle aubaine, elle m’a donné son turban, elle ne se fait pas soigner parce qu’elle a de très beaux cheveux longs.
7 novembre 86, 15h, deuxième chimio, si j’avais su…
Le couloir est comme le métro aux heures de pointe, femmes enturbannées, maquillées, debout, assises, la mort aux yeux et faisant semblant pour ne pas effrayer les vivants.
Le salon est devenu dortoir-réfectoire, l’hôtesse est débordée : prenez vos tickets et attendez que les médecins reviennent du restaurant, hilarant, mais on ne rit pas, ça fait vomir.
On m’octroie la chambre Corot d’où l’on vient d’expulser une pauvre perruque de travers qui attend son taxi au salon. Ouf une niche pour moi, mais est-ce mieux ? je cours partout pour trouver un téléphone, j’en trouve un à moitié cassé, je le traîne partout avec son fil, je suis perdue, je ne veux pas le lâcher, mais qui pourrais-je appeler ?
Dans cet endroit, les seuls humains sont les malades, elles m’ont beaucoup aidée, adorables et on a ri.
J’aperçois le docteur C affolé, il ne me voit pas, of course. Je m’assois devant la télé où s’agitent quelques existants normaux, inaudible, je fais du canevas pour la première fois, songeuse et accoudée au balcon des marées.
Auscultation,, questions, prises de song, on va diminuer la dose, vous a-t-on fait l’ecg ? non et alors
Vous pouvez partir, pas de globules, revenez la semaine prochaine avec une NFS, vous ne supporteriez pas, parce que je supporte là ?
Ouf j’y ai encore échappé, je me rhabille pour la énième fois, suante et crevée, je veux mourir, bagages, je pleure, crevée, je m’endors sur mon sac.
A six heures une porte claque, néons, on me jette un artichaut sur la tablette, je grignote à cause du fer, ridicule, je chiale dans la sauce, ils ont oublié la suite.
Je regarde dehors, en bas c’est la gare st Lazare, Lazare lève-toi et marche, ronde infernale des ambulances, VSL, voiture sans lit, on arrive avec des tuyaux dans le nez comme des martiens.
Je laisse mes quatre cheveux chez Corot qui perd sa peinture
Je vous ai fait une belle cicatrice pour le décolleté
Merci docteur je vais à la plage justement
 
C’est moi qui sais d’où vient la bête, pourquoi, comment et c’est moi qui me suis sauvée, si j’avais su…
A quoi bon ????
 
86-87
 
Marine Laurent

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Les choses

On a plié les draps
Réglé les mots de passe
Il y a du soleil
Il y a de la glace
Mais une retrouvaille
Ressourcement de mère enfant
Cet homme est un Jésus
Qui fait toutes les choses
C’est aussi un enfant
Chargé de gris morose
Qui monte et qui descend
Miraculeusement
Il sait où sont les roses
Il est apaisement
Ne vous inquiétez pas
Il fait mon chocolat
Puis il part à regret
De la maison
Dont il porte la clé .
 
A mon préférenceur
Marine 30 décembre 19

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Il neige

Folle famine des arbres en apnée
Pensée de Pascal dans cabane de Jardin
Le simple capture l’infini
Qu’as-tu fait de ta vie
J’ai donné du pain aux oiseaux
 
Contre-enchantement de l’eau de bleuet
Sur les yeux secs de l’écriture
La grâce est le fruit de mille effacements
Dans le grenier de mon cerveau
Se pansent les pensers
Avec des mains de lave
 
Le nouveau-né dormant
Tout contre le sein blanc
D’une mère Atlantide
 
Et je touche de l’encre
Pieds nus dans mes sandales
Sur le ruisseau gelé
De la maison fermée
 
J’entre dans la fumée
D’un acre âtre brûlant
Il neige à flocon froid
Et le poète tombe
Au premier feu de bois
 
Poème pris au piège
Recouvert de silence
Et l’ange se fait prendre
Dans la forêt-langage
 
Il neige .
 
Marine
9/10/18/9h

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La guêpière assassine

Dans le jardin paisible
Où tuberculent en paix
Des iris violets
Et des pivoines roses
Les guêpes franc-maçonnes
S’embastillonnent
Sinistres sinisées
Dans leur cuirasse jaune
Rayée
Bombardé mais immune
Le bourdon de l’usine
Crache des alvéoles
Sublimes
Que les oeufs translucides
Intiment
Les reines de la terre
S’enlient dans un abri
Anti-anatomique
Essaiment sur l’intrus
Qui soir venu
Tente d’ennoyer le palais
L’été suivant
Elles renaissent et rebâtissent
Et nous humanoïstes
Plains d’artifices
Nous admirons craintifs
La pyramide enclose
Du génie incivil
De ces petites choses .
 
Marine
28 décembre 2019

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Ibu et Doli

Ibu et Doli
Famille des profènes
Vont chez la Marinuche
Qui a mal au je nous
Ibu va bien Doli tambien
Kéto le grand dadais
Mauvais comme la gale
Se pointe en cathy mimi
Sors d’ici encéphale
Car mon ophiophobie
Pourrait te coûter chaud
Il n’en a cure
Il est profène
Le vicaire Angélus
Qui sortait à 5 heures
De son vieux presse biture
Pour s’en aller en cour
Aperçut Marinuche
Claudiquant au chemin
Où vas-tu Chérubine
Je vais au cathé schisme
Chez le père Oestrusse
Reste ici ma coquine
Car notre père est myope
Et céphalosporusse
Ils s’en retournent donc
Au caboulot lapin
Boire un peu de bibine
Et causer du latin
« la lune était sereine
Et jouait sur les flots*
Ce fut cette nuit-là
Que naquit l’esprit sain .
 
décembre 19
*Citation de moi sur ???

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La mer dite erronée

J’ai réfléchi moi-même
Aux monstres de la mer
Et j’ai enfin compris
La naissance du monde
Des carpes se promènent
Modestement muettes
Des hippocampes guettent
Flottent les anémones
Médusées et fleuries
Et tout ce petit monde
Balance impunément
Ses ovules son sperme
Et ses oeufs de couleur
Au ventre de la mer
Au vu de la baleine
Petit poisson d’argent
Ejacule ravi
Oh le petit néon
Et la fille du thon
A son premier orgasme
Tout se mêle et s’emmêle
Et donne des enfants
Aux récifs corollaires
Nageurs fluorescents
Aux épines mortelles
Aux yeux arborescents
Voilà comment vous dis-je
Nous avons sous la mer
Ces bestioles fantasques
Carnivores vegans
 
Je suis comme une ablette
Au fond de l’eau céans .
 
Marine
26 décembre 19

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La folle

Je m’envoie des messages à moi-même
Des échos du monde entier
Pour donner mes émoticones
Animés et mes smileys
Et je me commente en privé
Me congratule me félicite
Bravo quel poème
Je vais jusques à réviser
Les prosopopées oxymores
Les tmèses les zanaphores
Et puis je me trouve fofolle
Et je me mets à tricoter
 
Je fais des réponses aux messages
Et les envoie par tourterelle
Internettée
Je dis merci merci pardon pardon
Je ne voulais pas exister
Mon baobab commence à rire
A émerger de son aubier
Toutes les bêtes qui grignonnent
Piquent du bec pour vermisser
Ça me chatouille les neurones
Je me mets à compter mes pieds
Iule au secours
Et je m’enroule
Autour de moi
Mais ya la soupafaire
Je suis si bien ainsi
Un peu de roujajou
L’indifférence au corps
J’habite quelque part
Entre la vie la mort
 
Vive l’aliberté !
15 mars 2010

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Nous nous tairons ensemble

Nous nous tairons ensemble
Sur une chaise de silence
Et nous verrons passer
Les anges
Tout est léger dans l’air qui tremble
Ne parlons pas
Entendez-vous mon cœur qui tremble
Ma main qui bat ?
Allumons la lampe de veille
Qui tient la conscience élevée
La pendule immobile sommeille
Restez là près de moi
Que je sente votre présence
 
Sur ma chaise en bois
D’espérance
 
©M.LAURENT – D’âme – dépôt légal ISBN 978-2-919390-02-1

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mercredi 18 novembre 2020

La porte ouverte

Les yeux affolés des violettes
S’ouvrent sur la congrégation
Des livres minuscules
Dont la main apaisée
Apporte aux coquelicots
Une petite mort froissée
La mort rouge des amulettes
Qui court plus vite que le soleil
Dans ce jardin de mon réveil
Où broient les arénicoles
Eperdus d’eau et de jasmin
Mais votre âme est illimitée
A dit le messie en passant
Un messie aux oranges vertes
Qui passe devant nous
Invisible muettement
Et laisse
La porte ouverte .
 
Marine
Dimanche 22 décembre 2019
11h

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Personne ne dort

Puisses-tu tout entier  Boire les océans
Les noms comme des fleurs  Les regards danse-flammes
Bouches sombres  Coins profonds et humides
Merci de n’avoir pas  Hélas le mal de moi
Des arbres insomniaques  S’enfuient à perdre sève
Qu’ai-je à faire de ce corps épuisé  Que j’ensonge en mes songes
Aliénitude des liens
L’orage originel qui gronde  Dans la gorge des colombes
Seule sous le regard de la fenêtre  Dans ma ceinture de sérénité
Il est temps je le crois  D’éteindre cette lampe
Au-dessus de ma porte
Il y a encore des fenêtres   Allumées dans le soir
Ici tout est éteint  Même le feu de l’âme
Et l’on s’acharne en vain  A vouloir l’impossible
Tout est dit  Tout est écrit
Au coin du soleil de mon ombre  Ne passent plus les ombres
Tout fuit
J’épouvante les frêles oiseaux  Dont je devine l’imposture
Quand ils s’accrochent aux barreaux  De ma cage sévère bleue
Je ne veux plus de trilles  De sciure de relevailles
Laissez mon coeur tranquille  Je veux la paisibilité
Pour finir
Je veux que l’on se taise  Les mots sont des menteurs
Dans les bouches frileuses  Qui cèlent l’essentiel
                                              Je voulais seulement  Toucher la main d’oiseau
De cette pauvre femme  Qui attendait au coin
Que rien n’arrive
Hélas mon Dieu  Pourvu qu’il n’arrive rien
Disait ma mère  Et tout est arrivé
Et j’ai tenu la main
De Marie-Jeanne .
 
Marine 15h le 21 décembre 2018

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Soumia

La mort est sans remède et que sont nos soucis en regard d’une enfant,
tuée par inadvertance comme une fleur qu’on écrase
 en reculant au jardin de l’enfance ?
C’était un jour de carnaval, de confettis, de fête,
et toi, sans le savoir, petite, tu te préparais à la fête, la grande fête, la dernière, pour toi et pour les tiens.
Fallait-il que ton désir de les ramener au pays fût si grand pour que ta mort,
au-delà de toutes les religions, en fût le prix ?
Les hommes étaient dehors, debout.
Les enfants jouaient dans l’escalier.
J’ai vu ta mère, Soumia, assise en rond avec les femmes,
le foulard sur la tête, le fatum dans les yeux,
 mais elle ne pleurait pas et c’est moi qui pleurais.
 Sa voix seule était blanche.
Elle a dit : « la petite elle est morte et c’est mon fils qui a fait ça . »
C’était un accident.
Touria est entrée, en robe de chambre, elle m’a embrassée
 et je t’ai revue, mon petit écureuil, à peine plus haute que le bureau,
 et ton petit œil noir me souriait.
Et je ne veux pas que tu sois morte au carnaval de Malemort,
 je ne peux pas.
On m’a dit « dans un sac », cette image me tue.
 
Toi, Soumia.
 
Mars 85

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La loutre de montluçon

J’ai pêché dans mon épuisaille
Une loutre de belle taille
De la race MZ22
Celle qui se nourrit de versaille
De rimaille
Elle me dit en clignant de l’œil
Tu nages en eau stagnante
Of course
Je stagne dans l’eau coulante
Elle se mit à frétiller de la queue
Non pas moi m’écriai-je
Elle m’avait pris pour une outre
Une salsepareille
Miserere
Agnus Dei
Je me faufilai dans la crique
Et crac
Le varan peu commode
Sortit sa langue perfide
Holà madame la belette
Ce logis est lit-vide
Ne vous méprenez point
Je viens avec mon héritage
Mettre de l’ordre en ménage
Il s’étira sur son banc
De sable blanc mouvant
Je sortis sur le bout des phalanges
Cnémides assorties
La loutre était partie
A Montluçon nul doute
Par navette spéciale
L’ayatollah du coin
M’offrit un siège suzerain
Dans son palais torpide
Vite je révisai mes versets
Sous le regard narquois
Des aras
On me servit en tranches
Les mémoires d’Artaxerxés
C’étai un peu moisi
Mais je bus l’ambroisie
Qui me tira de là
 
Montluçon Aurillac
Cria le chef de guerre
La micheline jaune
Me ramena chez moi
Tout était comme avant
Le boa digérant
Les araignes discrètes
Et ma tarte matin
Chauffée à blanc
Avec un bol de pain
Sur la commode
Je repris mon tricot
Une maille à l’envers
Et un point à l’endroit
Où je l’avais laissé
La veille
 
Seuls mes synapses
Larsennaient
Je pris un antidote
Et je me réveillai.

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Le dindon

le dindon a donc réussi à échapper à Noël
pauvre farce elle va rigoler toute seule
donc il a pris le métro qui passait vite en grève
et tu as dû t’essuyer la face des échauboulures
moi j’en ai pris de l’enalapril
de l’effexor sans effet
du kétoprofène qui fène rien
et j’ai encore malocu que je me suis cassé hier
pour de vrai et un gros con de pompier m’a demandé combien je pesais
et m’a lâché 3h dans le couloir des urges ou c’était la grève de la crève
un petit alzhei est venu me parler tout nu je lui ai dit va t’habiller avant de partir il était vieux comme moi il avait perdu sa chemise
on a pleuré ensemble
je me suis fait engueuler par tous les profs de santé qui croyaient qu’une vieille en chemise sait rien mais je comprenais tout
la jeune doctor es frime m’a regardée de loin et foutue dehors
c’était la tempête mon plombier passait par là il m’a ramenée fait la soupe appelé l’infirmière mise au lit
je suis la dinde des marronniers la bûche à la crème brûlée
mais j’ai rencontré al qui ne le sait pas et le plombier
et j’ai toujours très malocu
bien à vous
ADDINDOM
 
le clou de l’enigma réside dans la poubelle de l’impétrante
si vous restez incrêtules tempur pour vous
nouvelles du cul after a week
il est prunus citron du creux de peau plissée jusqu’au pubis
avec des monthyculs douloureux
mater dolorosa
faites un don à l ‘APCM
assoc pour le cul de la marine
en tournant la tête sur l’épaule gauche devant une
 psyché
on peut voir un tableau abstrait qui meugle
par crainte de tournicolis il ne sera pas fait de photo
espérons que l’objet d’art sera éphémère
comme les insectes du yellowstone qui n’ont que quelques heures pour se reproduire
ou comme les marques des women’s safe
qui parfois sont invisibles sauf à l’oeil affûté des victimes
devenues très subtiles
donc on peut conclure que parfois les trouducul envoient
au cerveau des samskaras de vies inférieures pour l’éternité .
 
 
le 20 décembre 2019
Marinebleue

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Dehors

J’enjambai la veluta
Où l’on m’avait claustrée
Dans ma crypte intérieure
Pour aller voir dehors
La fin des chemins bleus
La salamandre en feu
Dans des genêts funestes
Et le sombre désir
 De me nourrir un peu
Las on ne quitte pas
Sa tanière d’ermite
Comme on sort du métro
Pour prendre dans la fuite
La queue
J’allais à contre-jour
De la vie politique
Non je ne savais pas
Et je n’avais pas vu
Les poulaillers sinistres
Où mouraient les poulets
Que Mac disait au four
Je voulus retourner
 A mon angustie fruste
Partout dans les halliers
Des pancartes augustes
Montaient la garde haute
Défense de passer de penser
De regarder de voir
Et la grise cohorte des clients
De la lutte m’ignorait
Alors je revins en lenteur
Dans un abri côtier
Planté sur la falaise
Entourée de vautours
Et à l’abri des aigles
J’y retrouvai mes livres
Mon ombre et mon salut
Je vis dans la veluta
L’ombre de St Michel
Et je fermai les yeux .
 
Marine midi le 12/12/19


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Dedans

Je dissimule ma vie
En suivant le haut débit de l’IGN
Là où gisent les sentiers morts
Désertés des arpenteurs du sort
 Du labyrinthe des empêchements
Donc je me terre je m’enterre
Chez moi
Car où aller
« joindre les loups dans la forêt »*
Suivre le cours des noellistes
Baver devant une choucroute
Je m’y ennuie bien plus
Que dans mon antre mon presbytère occulte
Où je me serre dans mes chaussons
Mes couvertures mes ombrifères
Mes petites pilules mes rites
Mes angoisses ce qui m’absorbe et me tient chaud
Je ne veux pas la peur de l’autre
Le froid de son regard ni ses obligations
Mondaines et souterraines
Je ne suis ni policée ni bienveillante
Pour les hantés de la semaine soldée
Le black Friday du porte-monnaie
Alors qu’ici devant moi-même
Je me respecte je me tiens droite
Même si je m’ennuie si je suis seule
Je m’habille je me respecte je me fatigue
Pour l’essentiel
Quel essentiel
Survivre pour celui qui dans son désespoir
Demande s’il va revenir
« Pauvre Martin pauvre misère »*
Tu le sais bien on ne revient jamais de rien
On s’habitue c’est tout »*
 
***citations de La Fontaine Brel Brassens peut-être
Marine 18h le 11 décembre 2019

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L’étoile des chemins noirs

Des poètes marchaient parmi les ancolies
Vêtus de jaune et noir comme les argiopes
Dissimulant leur vie aux cerisiers en pleurs
Tout en déperchement d’un autel taoïste
Bâti en contre-haut et en contre-harmonique
 
Et Max Richter jouait pour mon harmas phonique
Des accords assommés par un modèle en deuil
Je n’avais pas souscrit de mort sous le tilleul
Ni de sous-entendus j’étais contre faisante
Me demandant où et comment
 
Je pourrais retenir la journée de filer
Je filais en argiope des toiles fugitives
Pour les diamants insectes
Qui sont des clefs de portes
Ouvertes sur l’infini petit
 
Je fis le tour du monde de la pièce
Sans bouger sans parler
Pour rien
Pour que jamais ne vienne
La finale ouverture
 
Mais j’avais mal choisi Le chemin à l’étoile
 et pris l’interdiction   De la ruralité
 
marine
10 décembre 19
 
L’argiope est une araignée
Le harmas est une sorte d’ermitude
Peut-être

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Raconte-moi la mer

On a juste un peu de culture
Quelques cordons littéraux et chéloïdiens
On est au bord de la mer noire
Qui ne fuit pas dans l’océan de la mémoire
Elle est fermée en solitude
On écrivait d’amour de mort
De rien
On ne sait pas ce qu’est le vivre
L’enchantement du quotidien
Pour nous il y a la douleur
Le sans espoir et les remèdes des docteurs
Qui ne savent pas la terreur
De notre coeur
Le vertige de l’écriture
L’effacement de l’être
L’épuisement soudain
Au milieu de la phrase
Allongez-vous et je m’allonge
Sur un matelas de gélules
Bleues jaunes sans couleur
Les pilules de sauvegarde
Que je garde pour en finir .
 
Marine 7 décembre 2019- 11h

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Acropolis adieu

Socrate se promène sur l’agora d’Athènes
Son compère Platon agoraphobe de naissance
Srute de sa loggia en buvant de l’ouzo
Aphrodite passa ruisselante d’amour
Les grecs entortillés dans leur galapeya
La virent desnuda
Tandis que les matrones du haut de leurs balcons
Crient jusqu’à l’acropole que c’est pas la saison
Qu’elle va prendre froid
Artaxerxès prudent fait rôtir des marrons
Avec son chien Félix au bord de l’Achéron
Ulysse a embarqué à bord de sa trière
Et rame comme un fou dans les flots furieux
Pénélope tricote assise au coin du feu
Te voilà Marius qui roule son tonneau
Eh où tu vas collègue crie Olive curieux
Je vais voir le veto avecque mes zurines
Oh peuchère t’as mangé des pralines
Non c’est Leonidas qui a fait les Dermophiles
Moi ve j’ai suspendu le traitement
Et il montre les fioles attachées à son cou
Oh ça fait de l’effet les bonbons sur le coup
Oui un effet apis ou bien un effet ure
Viens faire la belote au caboulot du coin
T’es fou y a la Janette qui me cuit le cochon
Ainsi depuis toujours
Les hommes se baladent
Les femmes font la soupe
Et les dieux les regardent
En disant quel bordel !
 
Le 19 /1/19

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Petit poème

Petit poème pour ma petite fille
 
Où es-tu petite danseuse de mes vingt ans
Qui faisait rire sa maman
Petite enfant prodige aux rêves fous
As-tu gardé de ta fraîcheur
Et quelque folie romantique
Je t’ai perdue il y a des années déjà
Et ma vie n’a plus de sens
Maman maman
Tu n’avais que ce mot à la bouche
Petite fleur des champs
J’aurais voulu que la vie te soit douce
Heureusement tu fonces
Salamandre prends garde au feu
Sicy sirène
Encor bébé dans mes rêves nocturnes
Dans la marge
St Jean de Luz
Commissariat
Une enfant vagabonde s’éveille
Et dit
Je ne suis plus une enfant
Je n’ai plus besoin de toi
Ma vie s’est écroulée ce jour
Et toutes les soudures à la courroie du cœur
ne sont que fragiles tuteurs à ma vie inutile
tu n’as pas encore vingt ans
sois libre heureuse et vive
danse encor sur notre amour
danse pour moi fifille
féfé iris de mes yeux délavés
par les pleurs
que les tiens restent noirs
et blanche ton étoile
j’ai peur de mourir avant de t’avoir revue
juste un baiser Sicy
je sens que je retombe
 
VIENS                                      
 
 1985


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Est-ce vous ?

 Est-ce vous est-ce toi ce lecteur de pénombre

Assis devant la tombe en extase de mort
Où sont les compagnons les rixes et les rires
Quand tu t’assois pour lire  Immobile ?
J’ai voulu moi aussi m’extraire du silence
Je n’ai pas réussi sauf à la solitude
Je me nomme Personne
Je suis non-existante
Je vis comme un fantôme
Adsorbée par les livres
Dévorée digérée
Dans ma prochaine vie
J’essaierai de sortir
De naître enfin au monde
Sans peur  Sans souvenir
Comme celui
Qui un pied dans la tombe
Me dit  Comment fais-tu sans moi
Je ne fais pas
Je suis
Et toi ?
Moi j’ai perdu le sens
Dis-moi où je me trouve
Tu es à l’hôpital
Ah tu as donc tant souffert
Oui j’ai souffert de toi
Mais je suis ton pardon
Libère-toi
Et l’homme
Seul dans sa chambre
Ruisselle du salé
De ses pleurs incolores
Il voudrait s’en aller
Je le tiens par la voix
Et le fil incassable
Qui fit de nous  Les séparables
O douleur
O sinistre agonie
Seul chacun dans son monde
Oublié de chaque autre
Et attendant la mort
Oui je viendrai te voir
Tu es coupé de toi
Je suis coupée de toi
Mais tu me reconnais
Nous étions deux ensemble .
 
Marine dimanche 5 août 18

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dimanche 15 novembre 2020

Mes cadavres exquis

Je n’ai jamais vu de cadavre
Je n’ai vu que des morts chéris
Avec des âmes volatiles
Et je leur ai parlé soli
J’ai caressé les mains si froides
De toi  maman caressé tes cheveux
Tout blancs qui continuaient de pousser
Tu as souri
Je ne parlerai pas des bébés
J’ai aussi remué des os
Au soleil de ce cimetière
Mais les os ce n’est pas pareil
Moi je parle toujours aux morts
Juste avant et juste après
Pour leur redonner la mémoire
Juste avant le grand reposoir
Les mamies encontrées  d’hasard
Restaient dormies au fond du lit
Dans leur chemise rose en nylon
Elles m’ont reconnue c’est toi
Je ne parle pas des enfants
Je vais voir les morts toute seule
J’ai besoin de leur parler
Ce sont des morts allongés
Qui sont contents de s’en aller
Alors je leur ouvre la porte
Et ils partent sur le chemin
Je leur donne la permission
Comme ils sont beaux tous ces visages
On dirait des atermoiements
Je ne parle pas des enfants
Je visite en catimini
Mes amis
Ils préparent ma thébaïde
Infinie .
 
24 novembre 19


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La panthère bleue

Je suis la panthère bleue
Dans une peau de léopard
Que j’ai cousue même à ma peau
Et mes yeux sont des coraux noirs
La nuit quand les fous se démènent
Moi je m’incline au reposoir
J’offre ma lassitude extrême
A tous les saints de l’offertoire
Comme Mélisande au donjon
Je suis née un dimanche
En bas le jardinier creuse sa tombe
Il a peur de mourir un jour
Il fait le soir fait crépuscule
La pluie tombe comme sautoir
Comme chute de perles brunes
Je vais tirer ma peau de lune
Et m’allonger à l’étiroir
Dormez sereins
Vous qui étreignez votre amour
Je veille dans mes bras de vide
Reviens je ne peux pas
Et ton drap flotte dans le noir .
 
23 novembre 19


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Ma life

Ma life (aÏ)
Ma vie
 
J’adore les bijoux  d’Ana qui brillotent sur le ciel noir
De cette ville où je connus les binhommes et les triplettes
Je couds le pant-hère as I can et lave les t’huniques different
Momo is back wiping the leaves ! je m ‘éclate
Les autres fument en épluchant les branchioles de l’arbramégot
Je m’égotiste
Ma coiffeuse yesterday bella violin
Un végéto n’est-ce- pas
Et là ouf la main se débride
Oh I am so and so and sosotte
Donc il pleuviote c’est november
J’ai décoiffé mon chrysanthème ébouriffé
Je ne veux plus de téléphone poor Bob alone
Je veux rien ni personne
 
Booooooob !!!
 
23 nov 19
At home
alone

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Les influx denses

Je ne fus qu’une poétesse
De pauvres femmes en détresse
De celles qui sans répondre brûlent
A l’aiguille du tisonnier
Enfoncé dans la chair
A force de mépris
Alors je pris peu à peu
Le pli de prier sans maudire
Repliée dans le coin sans sourire
Les pieds gelés dans les sandalettes
Comme hier Bob et ses pieds bleus
Dans les nu-pieds d’un autre
Et si ému quand il me voit
Il a des bras qui tremblent inertes
Et tout froids qui ne frémissent pas
Quand je les touche les caresse
Il ne sait plus si c’est sa chambre
Il a mis le jogging apporté pour dormir
Alors que vais-je mettre dans le jour affublé
Je ne sais pas tu ne m’appartiens pas ni plus
Et la tutrice a peu de grâce
Elle est si maigre dans l’espace
Si imbibée de ses lois d’injustesse
Je fais ce que je peux avec l’angoisse
Tu es enfant redevenu
Né dans la guerre père tué
Tu es le chef de la fratrie
En maison mère
Et tu racontes sans haïr
Avec la honte d’avoir fléchi
 dans l’importance
Alors repose-toi laisse
 flotter ces fumées denses
Tu ne demandes rien
Je n’admets pas
Je ne peux pas
Pense aux jeux de vie
Aux yeux du sort
Moi je suis là .
 
20h
19 nov19

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Le bonnet rose

J’ai mis le bonnet rose
Un bonnet de mémé
Et le foulard violet
Desigual énervé
Et je ne sors pas
Pas encore
Demain peut-être
Si le temps est morose
Le parapluie violet
Et les bottes roses
Ce matin le monsieur
Qui fait des moulinets
Avec sa canne jaune
M’a dit bonjour madame
Et moi toute guéguette
J’ai dit bonjour monsieur
Avec un souris sot
J’étais si enchanted
L’écureuil est passé
Fait un signe de queue
Panaché roux et blanc
Bonne nuit et dodo !
 
17 novembre 2019


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La sultane de Saba

Elle va route des épices
Ambre vanille et patchouli
Dans une longue robe verte
Et des bijoux d’acier brûlé
Elle traverse son jardin
Où saignent des hibiscus roses
Quand un homme passe et l’étreint
Dans la chaleur de son parfum
Dans le noir des cheveux de jais
Qui ruissellent sur le visage
De peau de lait et d’oranger
Dans sa main elle tient caché
Un petit caillou d’espérance
Qu’elle cueillit dans les fumées
D’une mosquée sacrifiée
Par les instances du palais
Elle égrène un mala de sal
Entre des ongles affûtés
 Adornés  d’un rubis sanglant
 
Elle va au sanctuaire d’or
Où dort un petit enfant mort .
 
Marine  15 novembre 2019

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Ermina

Ermina chrysalide
Les pieds nus entravés
Nymphe empapillonnée
Dans les poissons christiques
Elle veut naître et rester cocoonée
Dans sa gangue
Elle a peur
Elle regarde
Ses larvaires arrières
Elle prie et danse et chante
A l’intérieur
Le corps caché et déchiré
Maïeutique boubouesque
Etirant peu à peu
Le fil qui doit sortir
Tapie dedans son ombre
A Samarkande nous irons
Au-delà des nuages
Aux temples mosaïques
Danser
Mais si riches et si belles
De tant avoir souffert
 
Je vais voler ma sœur
Bientôt et tu verras
Le papillon vanesse
Au soleil éclatant.
 
            (((((((((((

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Les anecdôtres

comme je sais je vois que vous aimez les anecdôtres
celles des autres
je vais vous dire
une journée de m...
au sens littéral
mince voilà la couleur qui s’en va et comment et pourquoi
bon tout est bouché
moi
les chiottes
la baignoire
la machine
les intervenants
alors qui va réparer qui va payer encore la petit poule rouge
les karchers les furets sont passés et qu’est-ce qui sort ?
du caca même de la machine dans la cave on dirait que toute la saleté est sortie
je n’en peux plus ça pue
je le sens jusque là
mon plombier qui est désolé
mon voisin qui est ravi lui il a deux commodités mais va vider son seau dans le bois en caleçon
il n’est pas là vais-aller arroser ses champignons
il a raté l’évènement de cette impasse dans wisteria lane
les desperate housewives n’étaient pas là sauf moi et les desperate husbands toujours à l’affût des incidents à commenter à espionner mais jamais à aider
heureusement j’avais tony vous savez bien madame est servie
donc le soir tombe et je me demande comment chasser ces relents prendre une douche laver du linge ?
faut-il vraiment recommencer comme à cinq ans dans mon village au fond du jardin à la fontaine qui n’est plus ?
et qui me consolera ? nobody
alors que faire
plonger mon lit dans la rivière
laisser faire
je vais brûler un peu d’encens et prendre un calmant
et prier pour qu’un ange passe et nettoie cette gargote
je vous remercie de votre attention
14 nov 19


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Les gestes

Marchoter aux oiseaux
Le matin dans la brume
Avec mon chapeau vert
Mon snoody jaune
Et mes bottines roses
Respirer
M’arrêter au figuier
Entendre la fontaine
Revenir à la canne
Les deux pieds dans les feuilles
Humides du passé
Trouver la porte ouverte
Soupirer dans l’entrée
Dire AHHHHHH
Remonter l’escalier
 
13 nov 19

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les envois de dieu suite

  Les envois de Dieu   https://www.cjoint.com/c/NDuiHdv1oi2 Oui heureusement je reçois des envois de mon Dieu A l’instant où je veux e...