jeudi 29 février 2024

 

Les ondes d’encrier… rimatou

 

Afin de respecter son bel anonymat

Je ne vous dirai pas le nom de l’écrivaine

Mais étant poétesse et ne s’en vantant pas

Son charme persistait en sa plume lointaine.

 Les secrets, on le sait, étant peu résistants

Je tairai de tout vent le souffle qui étonne

Je ne veux pas en faire des objets inconstants

Dispersés par gros temps sur la côte bretonne.

 J’avais lu par hasard sa plume magnifique

Celle qui vient gratter la surface du cœur

J’en eus du vague à l’âme et devins romantique

Son talent me sembla une exquise liqueur.

 Mais quelque sentiment à la croissance obscure

Envouta mes pensées d’insistantes façons

Et je lisais ses vers séduisante parure

Me disant qu’à tout âge on reçoit des leçons.

 Rimeuse au bel écrit, vous me rendez instable

Si vous saviez le vent qui trouble mon état

Si vous voyiez mon cœur devenir misérable

De votre attrait soudain vous ne douteriez pas.

 Bien que l’âge permette un peu d’expérience

Je m’agite l’esprit d’étranges soubresauts

Il y a des désirs de secrète alliance

Qui irriguent le cœur d’incroyables ruisseaux.

 Mais le temps et l’espace ont créé des obstacles

Et nous ne partageons que de tendres secrets

Les brûlures de l’âme ont horreur des spectacles

Où les doux sentiments se feraient indiscrets.

 Dans cette obscurité où j’attendais le jour

En papillon de nuit je vis votre lumière

Sachez que vous avez suscité un amour

Tardif qui surgit de façon singulière

 Mais il était graveur cet artisan du charme

Et Je serai toujours de ses œuvres, porteur

Vous êtes en mon esprit et je reste en alarme

Guettant de vos écrits mes rimes de bonheu

 Ecrit par Rimatouvent

Tous droits réservés ©

Lespoetes.net

mercredi 28 février 2024

ulla

 

Ulla

 

Avant dans la ville où je vis

J’allais dans la boutique

Où pour le même prix

J’emportais dans un sac

Quelque folie

Maintenant que je suis abolie

Comme le bibelot d’inanité sonore

Si cher à Mallarmé et à mes poetries

 

Je m’offre des countries en agneau

Et en versicolor que je porte en maison

Une fois par temps froid et que colore

La brume légendaire du village enrichi

Une veste en polaire une robe bleuie

 

Aboutie à l’octogénère qui je suis

Je m’endors dans mon ombre

Au son d’avi kaplan ou de la quinta

Chantant mille regrets

Ma lulu fait les draps et les crêpes aussi

Je sous rêve au doux bruit

De mon tympanon pris

Et je bois la goyave au pago du pays

Avec quelque gâteau que vincent m’a choisis

Demain c’est maintenant

Je vais fermer en bruit les volets grimaçants

Et prendre un réveillon de minuit

 

Le matin est plus grave où je traîne alanguie

Attendant les visites des médecines antiques

Et buvant mon café en confiture attique

Dieu merci j’ai laissé la réplique aux modos

Sur leur site et le forum classé dans l’ordre

Des répliques et du nombre inversé.

Je fais semblant de vivre à mon balcon fleuri

Avalant les couleuvres des vieilles à complies

 

Et je chante la mort la main sur le fusil

Qui m’offre la vertu de pouvoir m’envoler

Quand je ne pourrai plus surgeler mes ossus

Coussins d’air et les destins ourdis

Des poètes imbus si sûrs de leur folie.

 

Marine  2224

mardi 27 février 2024

les poupées

  Les Poupées

(à M. L.)

Moi j’ai chez moi plein de poupées ;
Baby Reborn, ou bouts d’tissus.
Cheveux en laine ou bien coupés,
Je pose souvent mon œil dessus

Avant aussi, j’étais poupée
Au cœur battant, aux yeux rieurs
Et puis un jour, on m’a tuée
Comme ça, soudain, à l’intérieur

Et j’ai grandi avec en moi
La poupée morte et puis sa voix
Qui me parlait, que j’écoutais

Alors je vais et je lui offre
D’autres poupées, gardant sous clé
Tout mon secret au fond d’un coffre

Aubépin des Ardrets

Le coffre for intérieur de marinette :

Dans mon coffre for intérieur
Ça se bagarre et s’entretue
J’ai peur j’ai froid je veux mourir
Trop de secrets entretenus
Dans une vie de cauchemar
Des enfants arrachés des cris
Je cherche encore la petite
Enfuie toujours enfuie de moi
Elle me juge elle me montre
Ce que j’aurais dû faire
Ensuite elle a allaité trois ans
Chacun de ses enfants
Elle est devenue folle
Elle les a traînés partout
Samuel dit à bob j’ai honte
Quand elle se donne dans la rue
En spectacle grotesque
Puis elle entre dans une secte
Et elle nourrit le gourou
Au lieu de nourrir les enfants
J’appelle le 119 elle veut me tuer
On veut les lui enlever bien sûr
C’est ma faute je suis honnie
Comme toujours
Elle vient crier dans ma rue

Le fils aussi qui nous insulte
Mon dieu qu’ai je fait
A 18 ans je lui dis stop
Elle m’appelle en catastrophe
Je raccroche et m’effondre
Et depuis je suis au fossé
Les autos ne s’arrêtent pas
Je ne suis qu’un chien abandonné
Qui hurle après ses petits
L’ardent supplice des blés verts
Je me traîne dans les décombres
D’une vie où toutes les nuits je crie je crie
Et personne ne vient je suis seule
Ils m’ont jetée ils m’ont tuée
Je suis la mère indigne
On me le fait payer
Ensuite j’ai eu un cancer
Le sein droit a parlé
Aujourd’hui la peau est tendue
sur le tambour de la carcasse
je suis cette femme noire soumise
magnifique épuisée
qui prend des larmes synthétiques
afin de pouvoir pleurer
les mouchoirs me suivent partout
tout le monde me juge mal
en poésie aussi sauf
un grand un immense enfant
que j’ai ramassé dans la rue
des poètes disparus
c’est lui qui m’a relevée
je gisais au fond du ruisseau
sale nue égorgée criant des mots
des mots de rue des mots de cru
des mots de ventre
des mots de centre
il a ramassé tous les mots
les a posés sur le bureau
et en a fait un cryptogramme
beau très beau très très beau
j’ai retrouvé un enfant beau
et je suis redevenue belle
je veux le voir
je veux qu’il voie
il saura tout
il comprendra
et il aura sauvé ma peau
avant que je m’en aille
porter le drap peau des entrailles
comme une vierge martyre
au calvaire des pauvres filles .

19h
13 dec 2020
Sans brouillon
Sans larmes
Sans rien

Marinette
__________
Interprétation lue par Marine Laurent

les adieux incolores

 

Les adieux incolores

 

Tout le monde  il a jamais vu ça

Vendre une maison comme ça

Dixit le fils à grande voix

Et vous partez chez vous

En face traversez

Vous venez que pourquoi

Dixit le fils

Rouge sous le béret

Et elle de pleurer

Et moi dire au revoir

Et de retraverser

Puis dans ma boîte retrouver

Mon livre

Alors j’ai rapporté le vase

Dans un sac

Reste chez toi  Dit la petite voix

Et chante

Et je chante the lost sky

Avec jesca Hoop

Et je pleure .

 

les armes chimériques

 

Les armes chimériques

 

Avec son air de chien mordu

Les oreilles pendues

Dessus son pardessous

Ouvert sur le velu

L’œil languide et pleurant

Sur un marron museau

Il me plut

 

Je me dis

Mais c’est moi

Cet air bête et si las

Dos courbé

Sous le pas des armées

Chimériques

Des émotions

Damnée

 

Je redressai le cou

Et tentai un souris

Qui fondit en sanglot .

 

28 janvier 2016

tu toucheras ma main

 

Tu toucheras ma main

 

Il dit

Tu toucheras ma main

Et ce mot souverain

Lui redonna des forces

Elle ensombra sa main

Au fond de sa poitrine

A gauche

Elle n’entend plus les cris

Des corneilles jalouses

Qui hurlent dans le temps

Elle sait que cet homme

Entretient dans son cœur

Sa subtile pudeur

Cachée sous la virgule

Et lui connaît aussi

Sa méchante douceur

Sa finesse douleur

Il aime sa poète

Elle aime son Caïn

Et toutes les grimaces

Des donzelles en rut

Ne prennent nulle place

A son sentiment brut

Il est au fond du puits

Dont elle tire la corde

Elle est au bord du temps

Dont il sonne l’horloge.

 

Marine

11 juin 2011

 

 

 

nous allons tous mourir

 

Nous allons tous mourir

 

Nous allons tous mourir de ça ou d’autre chose alors

Qu’attendons-nous pour nous dire au revoir

Au lieu de nous masquer nous isoler

Ne serait-il pas temps de faire une dernière fête

Entre parents entre autres de revoir ceux

Qu’on ne voit plus jamais et de se pardonner

Pour moi ne venez pas à mon enterrement

Je n’en ai rien à faire venez plutôt me voir

Tant que je suis en vie venez me pardonner

Me dire tout d’un coup notre vie nos histoires

C’est idiot de partir d’un accident de gloire

Faisons encore une fois semblant de nous connaître

Vous préférez partir en expirant tout seul

Sous une mascarade de respirateurs de docteurs

Servir de tests  alimenter les chiffres

Nourrir la télé pour aucun survivant

Je voudrais tant mourir d’amour

Enfants venez à moi

Mes soeurs où êtes-vous cachées au fond d’un trou

Amis avez-vous peur de mourir à votre âge

Moi je n’ai pas peur

Et  je vois mon mari sur une image

Au lieu de le serrer dans mes bras

Et lui ne comprend pas

Il me voit à côté et dit

Qui nous filme et pourquoi

Je ne peux expliquer

Je dis je vais venir

C’est la guerre tu sais

Mais toi et moi sommes en paix

Il touche les boutons et tout bouge

Pourquoi tu es floue

Ce n’est rien ne touche pas

Je vais venir bientôt

Regarde à la télé ils ont mis des barrages

Oui c’est la guerre on t’a déjà mis en prison

Ce n’est pas moi c’est autre chose

Tu es né avec la guerre et moi aussi

Donc on retourne au front

On se retrouvera

Je t’aime

Ne meurs pas .

 

Marine 11 avril 2020

Pénélope

 

Pénélope

 

Que ce soit prière ou filage

Les mains sont prises dans les doigts

Par un fil qui tient du miracle

Le fil de Soi

Chaîne de l’autre

Graines d’épeautre

Pénélope prie en silence

Et les pleurs coulent dans ses mains

Elle n’attend rien

Rien ne l’attend

Le drapeau blanc

S’éteint au large

Petite lune d’océan.

 

Marine

6 juin 2012

peonia

 

Peonia

 

Comment allez-vous ce matin

Demanda la pivoine ébouriffée

A la paupière du nouveau-né

 

Je demande mon chemin à Grünewald

Pour ce qui gicle du suicide

Le qu’est-ce-que-c’est-que-ça du génie

 

Ah attendez mettez ces deux pétales

Sur vos yeux fripouillés

Avant d’ouvrir la tringle

Sur le monde effaré

 

Mais la main papillonne

Qui me drapa au lit

 

Ce n’est qu’une main d’homme

 

Je suis à la chambre sans huis

C’est de l’autre côté sur la route de terre.

 

24 février 2013

perce neige

 

Perce-neige

 

Quand percent les fleurs de neige

Sur une milonga bleue

Je penserai à toi bergère

Au bout de l’île

Au loin des yeux

 

Quand j’aurai dit non de mes lèvres

Avec le cœur au bord des yeux

Je pleurerai sur la barrière

Qui empêche le oui du cœur

 

Puis le facteur s’arrêtera

Avec une douceur de lune

Qui chantera en contrebas

Toutes les erreurs de fortune

 

J’écoute les sœurs Caronni

Et j’entends un enfant qui rit

Je vois ma sœur Béatrice

Je suis une enfant bénie

Qui reçoit des flocons de neige

En plein mois d’août en plein midi.

 

Marine

9 août 2011

ouroboros 7

 

Ouroboros 7

 

Et les Lisants s’avancent en grande toge allure, marchant sur la lisure.
La vitraille clarté tombe sur leurs épaules, et leurs pieds cothurnés foulent la terre inerme.
Ils vont en psalmutant les versions satiriques d’un Coran égaré sous des burnous païens.
Ils s’en vont au tombeau de Jeanne l’écrivaine, debout près du cercueil où gît son père nu. .
Et la Jeanne-marine dans sa soutane bleue sourit innocemment à ses mains blanches fines. Il y a un géranium tout rouge dans ses yeux.
A ses pieds, un franc-maçon chenu tremble sur ses sabots, il porte un carquois d’or. Sa flèche s’est fichée dans le corps de la sainte et l’on voit l’ombilic pointer sa tête verte comme le ver d’un fruit ramassé à genoux.
Dans la crypte glacée, un docte bracconiste perfuse lentement le sang d’un doux agneau dans la veine rigide d’un gisant transformiste.
Sur le parvis gaudien, au grand soleil bacchique, les infidèles assis parlent de l’advenu, tandis qu’une fillette en courte jupe rouge sautille en sa marelle et montre sa culotte.
Le château du village émerge de la brume. Nana secoue au ciel les miasmes du marquis .
Une princesse aveugle appelle sa perruche dedans la sapinette et son roquet sang-bleu crache des jappements d’esthète. Dans la tourelle, la servante Lisette astique salivant les bottes de Monsieur.
Au collège voisin, sous la voûte sournoise, l’écolière en col blanc suçote son crayon en rêvant nostalgique au bal des pigeons bruns
Marinette au clocher se balance à la corde et les oies affolées s’envolent dans le vent.

A suivre

ouroboros 8

 

Ouroboros 8

Elle a déjà écrit son roman plusieurs, en journal, en poète.

Il a dit : tu dois romancer,alors elle mythologénise Elise. Elle fantasme grandiose, de l’autre côté de la vitre où pleure la petite fille incolore.
La voici sur la route, à Compostelle allant, compostant de concert avec les pèlerins , sans attache, sans lien, sans feu ni loi,la corde sur le cou, traînant dans son charroi les amulettes, la pierre smaragdite et un petit nounours pour les douceurs de soi ..
Elise, vie perdue, qui fuit doucettement, sans bruit et qui écrit.
La femme aux tristes yeux, l’enfant de cœur pauvrette, la Claudette qui quête dans l’église gelée.
La cauchemarde somnambule, mariée en dentelle, sous la neige pleurante.
La liseuse muette qui se bouche les yeux.


A suivre

ouroboros fin

 

 

Ouroboros (fin)

 

Il laissa reposer sept nuits, sept nuits d’enfer.
Il tourne halluciné dans son cerceau.
Et le septième jour, il ouvre le triptyque.
La Blanche est au milieu, dans la vague éblouie
A la place du cœur elle a une émeraude
Et deux ides d’argent scintillent dans ses yeux
Les lisants sont en cercle, ils se tiennent le coude
Une vasque de marbre pleine d’eau mercurielle occupe le milieu
Un fœtus janusien est plongé dans cette eau
C’est un hermaphrodite
Son sein droit est absent
Mais il porte à la place un volcan plein de feu
La coupole du temple s’évase en éventail
Le fœtus sort de l’eau et grandit et s’élève et monte dans les cieux .

Elise est dans sa ville, elle a les cheveux blancs
Elle tient par la main un enfant qui pleure doucement
Il veut rester dans sa maison et faire des dessins
Il s’accroche à sa jupe et dit : tu es ma vieille
Elise se retourne, prend l’enfant dans ses bras
Et rentre à la maison
Au grenier, il y a un petit char tiré par un centaure
L’enfant joue.


Fin
1991

 

 

 

Orsay

 Je suis guide au musée d’Orsay

Où jadis je dansai

Avec les godillots

De nos soldats permis

L’heure tourne là-haut

Tandis que meurent au mur

Les peintres d’autrefois

 Je préfère la vie

Celle qui vient prenante

La vie des regardants

Aux pieds inégalés

Et qui arpentent

 Chacun cherche son double

Et au bouquet verni

Je préfère le mien

Terni

Sur ma table luisante

 Ca déambule bête

Moi je vais au musée

Pour regarder les gens

Les reconnaître

Voir en eux Olympia

Ou Camille Claudel

Et je vois

De pauvres vies latentes

Qui font semblant

 Les femmes sortent des tableaux

Leurs bijoux scintillant

Et les hommes martiaux

Pleurent devant

Les femmes mortes

Des tableaux.

 

19/9/03/17h30

oracline

 

Oracline

 

Mais qui tiendra la plume

Celle qui voit si loin

 La fissure du Monde

Et qui tient au secret

Tous les chemins sacrés

Où sa vie l’a menée

 

De tout ce qu’elle a vu

Subi et embrassé

Elle écrira la ronde

Poétique et profonde

Jusqu’au puits indigo

Où fleurissent les choses

 

Elle sait du lointain

Ce qu’elle sent arriver

Mais elle ne dit rien

Laissant place au peut-être

A l’espoir  au soudain

 

Et quand vient le destin

Elle ne chante point

Au vent de la colère

Tout ce qu’elle savait

Et qu’elle avait précrit

 

Elle dessine alors

De primitive plume

Les curieux mystères

Qui firent de sa vie

 

Un étrange festin.

 

Marine

25 août 2016

ornitholynx de pierre

 

Ornitholynx de pierre

 

he salut Pierre

j'ai bien tourné dans tous les sens pour t'aider

finalement le plus simple

tu mets ton masque en écaille

tes lunettes de sphynx

et tu passes par le finisterre

avec ton passecol mao de pangosphynx

tu vas jusqu'à la Chine

avec quelques segments

du colonna virus planqués dans ta vareuse

arrivé à la baie d'Along tranquillou

tu te prends un prao

et tu demandes Frisco

après la quarantine de quelques lis et quelques dongs

tu es mis dans la stratosphère en ballon

tu arrives à Frisco

changes de pantalon

et vas à l'embrassade du Japon

qu'imperte-le flacon

pourvu qu'on ait l'inverse

voilà mon cher Pierre

tu me raconteras

je suis la SPO société pangoline des ornithos

les envois de dieu suite

  Les envois de Dieu   https://www.cjoint.com/c/NDuiHdv1oi2 Oui heureusement je reçois des envois de mon Dieu A l’instant où je veux e...