Ouroboros 7
Et les Lisants s’avancent en grande toge allure, marchant sur la
lisure.
La vitraille clarté tombe sur leurs épaules, et leurs pieds cothurnés foulent
la terre inerme.
Ils vont en psalmutant les versions satiriques d’un Coran égaré sous des
burnous païens.
Ils s’en vont au tombeau de Jeanne l’écrivaine, debout près du cercueil où gît
son père nu. .
Et la Jeanne-marine dans sa soutane bleue sourit innocemment à ses mains
blanches fines. Il y a un géranium tout rouge dans ses yeux.
A ses pieds, un franc-maçon chenu tremble sur ses sabots, il porte un carquois
d’or. Sa flèche s’est fichée dans le corps de la sainte et l’on voit l’ombilic
pointer sa tête verte comme le ver d’un fruit ramassé à genoux.
Dans la crypte glacée, un docte bracconiste perfuse lentement le sang d’un doux
agneau dans la veine rigide d’un gisant transformiste.
Sur le parvis gaudien, au grand soleil bacchique, les infidèles assis parlent
de l’advenu, tandis qu’une fillette en courte jupe rouge sautille en sa marelle
et montre sa culotte.
Le château du village émerge de la brume. Nana secoue au ciel les miasmes du
marquis .
Une princesse aveugle appelle sa perruche dedans la sapinette et son roquet
sang-bleu crache des jappements d’esthète. Dans la tourelle, la servante
Lisette astique salivant les bottes de Monsieur.
Au collège voisin, sous la voûte sournoise, l’écolière en col blanc suçote son
crayon en rêvant nostalgique au bal des pigeons bruns
Marinette au clocher se balance à la corde et les oies affolées s’envolent dans
le vent.
A suivre
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