vendredi 16 février 2024

Dizains pour ma muse

 

Dizains pour ma muse

 

Quand mes ans dépensés auront atteint le seuil

D’une vie affrontant son tout dernier écueil

Je ferai le bilan des chardons et des roses

Des tristesses en rimes et des rires en proses.

Ainsi que marguerites, effeuillant mes bonheurs,

Je verrai de mes ans les maux et les douceurs

Devant un sablier dont le vide dénonce

Un temps sans lendemain un sable qui renonce,

Car l’on ne peut changer un roman qui finit

Sur un immense rien ou bien un infini.

 

Dans le monde épuisé de mes insignifiances

Je saurai éluder peines et défaillances

Et fouillant au plus creux du secret sentiment

Je trouverai le feu qui vint secrètement

Enluminer mon ombre en éclairant mon âme,

Décorer mes chemins de lumière faite femme

Et torturer mon cœur d’un aveu jamais dit :

Vous fûtes, muse aimée, unique paradis.

Car sans y prendre garde en dégustant vos mots

Mon cœur s’est enrichi de vos dolcissimo.

 

Puis en vous comprenant, vous admirant sans doute,

Ma rime se fit tendre allant sur votre route ;

Plume griffant le cœur d’une encre passion

Votre charme devint ma fascination

Et de sourds crescendos muets et oniriques

Firent sonner en moi des songes impudiques.

Une muse peut elle être objet d’un amour

Qui lointain et secret ne se met pas au jour ?

Je l’ignore et pourtant l’attirance me brûle

D’un sentiment si fou qu’il en est majuscule.

 

Car même étant passé à travers le miroir

Je ne puis oublier vos poèmes d’espoir

Ces univers soyeux où ma pensée s’égare

Ces mots tant ciselés qu’ils brûlent mes regards

Et dans l’obscurité où le vers étincelle

Ils maintiennent du feu la rime sensuelle.

Adorer une muse oubliant la distance

Serait-ce renoncer à toute appartenance ?

Car irréellement je suis vôtre, en secret,

Et c’est un tel bonheur que j’en suis indiscret.

 

Bien sur, en d’autres temps en d’autres circonstances,

Le destin aurait pu avoir moins d’inconstances

Et de mots échangés, en moments de hasard,

À mes rimes j’aurais ajouté mes regards.

Vous aurais-je séduite ? Auriez-vous savouré

D’être aimée par un fou, un poète égaré ?

J’eus tant aimé donner, exaucer vos désirs

Afin que vos envies ne soient que des plaisirs

Et que les doux accords de la joie assouvie

Entretiennent à jamais la flamme de l’envie.

 

Lors mes ans effrités seront vite effacés

Le sablier n’a plus que grains vite passés

Alors je suis venu vous le dire en rimant :

Un rêve comme vous, irréel et charmant,

Était inespéré, incroyable et magique,

Digne des déraisons du monde poétique

Où l’amour que l’on croit toujours imaginaire

Est cause d’un réel que je ne saurais taire

Vous restez un bonheur, une extase, un délice,

Que Dieu ou le Parnasse, à jamais vous bénisse.

 

Ecrit par Rimatouvent

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