Dizains pour ma muse
Quand mes ans dépensés auront atteint le seuil
D’une vie affrontant son
tout dernier écueil
Je ferai le bilan des
chardons et des roses
Des tristesses en rimes et
des rires en proses.
Ainsi que marguerites,
effeuillant mes bonheurs,
Je verrai de mes ans les
maux et les douceurs
Devant un sablier dont le
vide dénonce
Un temps sans lendemain un
sable qui renonce,
Car l’on ne peut changer un
roman qui finit
Sur un immense rien ou bien
un infini.
Dans le monde épuisé de mes
insignifiances
Je saurai éluder peines et
défaillances
Et fouillant au plus creux
du secret sentiment
Je trouverai le feu qui
vint secrètement
Enluminer mon ombre en
éclairant mon âme,
Décorer mes chemins de
lumière faite femme
Et torturer mon cœur d’un
aveu jamais dit :
Vous fûtes, muse aimée,
unique paradis.
Car sans y prendre garde en
dégustant vos mots
Mon cœur s’est enrichi de
vos dolcissimo.
Puis en vous comprenant,
vous admirant sans doute,
Ma rime se fit tendre
allant sur votre route ;
Plume griffant le cœur
d’une encre passion
Votre charme devint ma
fascination
Et de sourds crescendos
muets et oniriques
Firent sonner en moi des
songes impudiques.
Une muse peut elle être
objet d’un amour
Qui lointain et secret ne
se met pas au jour ?
Je l’ignore et pourtant
l’attirance me brûle
D’un sentiment si fou qu’il
en est majuscule.
Car même étant passé à
travers le miroir
Je ne puis oublier vos
poèmes d’espoir
Ces univers soyeux où ma
pensée s’égare
Ces mots tant ciselés
qu’ils brûlent mes regards
Et dans l’obscurité où le
vers étincelle
Ils maintiennent du feu la
rime sensuelle.
Adorer une muse oubliant la
distance
Serait-ce renoncer à toute
appartenance ?
Car irréellement je suis
vôtre, en secret,
Et c’est un tel bonheur que
j’en suis indiscret.
Bien sur, en d’autres temps
en d’autres circonstances,
Le destin aurait pu avoir
moins d’inconstances
Et de mots échangés, en
moments de hasard,
À mes rimes j’aurais ajouté
mes regards.
Vous aurais-je séduite ?
Auriez-vous savouré
D’être aimée par un fou, un
poète égaré ?
J’eus tant aimé donner,
exaucer vos désirs
Afin que vos envies ne
soient que des plaisirs
Et que les doux accords de
la joie assouvie
Entretiennent à jamais la
flamme de l’envie.
Lors mes ans effrités
seront vite effacés
Le sablier n’a plus que
grains vite passés
Alors je suis venu vous le
dire en rimant :
Un rêve comme vous, irréel
et charmant,
Était inespéré, incroyable
et magique,
Digne des déraisons du
monde poétique
Où l’amour que l’on croit
toujours imaginaire
Est cause d’un réel que je
ne saurais taire
Vous restez un bonheur, une
extase, un délice,
Que Dieu ou le Parnasse, à
jamais vous bénisse.
Ecrit par Rimatouvent
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net
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