samedi 10 février 2024

l'ordinacoeur

 

L’ordinacoeur.

 https://www.cjoint.com/c/NBiqJ0nZBL2

Quand j’eus la soixantaine passée

Tout ce qui chantait dans ma tête

Se perdait au vent des tempêtes

Alors je m’attelai à la charrette

Des ordinateurs.

Cet engin qui décidait pour moi

Me fut dur à convaincre

D’autant que le premier était un engin

D’autre siècle démarrant à la manivelle

Aussi aidée par mon voisin j’obtins

L’ordinacoeur tout neuf

Et à force de livres m’essayai à complaire

Au surréalisme nouveau contraire

A mes affects poétiques sommaires

Ainsi peu à peu loin des distractions populaires

J’appris à mettre en bocaux mes poèmes ombellifères

Dieu ! quel travail mais j’étais libre dans mon antre

Et solitaire et bientôt une liste de milliers de poèmes

Libérés des contraintes se mit en ordre légendaire

Sur mon ordinacoeur mon frère mon ami

Et je publiai un recueil chez Breton à paris

Aidée par mes amis en numéraire

Puis ma pensée condamnée à mourir

Devint comme Uranus d’Aymé

Spontanément sonorisée dans mon tympan

Et allègrement pianotée sur l’animal de compagnie

L’ordinacoeur !

Sacrifiant mes goûts plus nature je me surpris

A l’aventure des forums où je rencontrai

Quelques admirateurs parlant oiseaux et fleurs

Tandis que je psychocisais  en allant chez mon psy préféré

Mes divines sonorités .

Je redevenais une élève dans un champ de primevères

Encerclé de modérateurs

Moi modérée à peine libérée de tant de chaînes !

Non jamais ! je ne pouvais, on me vira vers le classique

 Le sonnet et autres artifices scolaires dont je venais.

Alors je m’envolai vers l’humour atrabilaire

Où me plongèrent la maladie la fièvre l’abandon

Et le besoin de repos césurien

Je devins la plume inventive

Luttant sans laser contre les cancers et autres

Millésimes oncologie rayons cobalt chimios

Je me soignai en résilience en méditation

En pleine conscience et sans personne

Et là sans mari ni enfants ni famille

Ne servant plus de rien

J’essaie de trouver le moyen de laisser

Quelques apostilles pour la quatrième génération

Dont je suis seule matriarche par ma fille fugitive

Je prends du poids et je m’allège des fausses compagnies

Curieuses et méprisantes qui ont tout dans le vestiaire

Et la banque.

J’ai dans mon âme la Vierge la prière et la résignation

Je suis une poète vraie sans complaisance et cachée

Vivant de peu veillant beaucoup et confortant

Mon gumpendorf mon tonneau de Diogène

Ma caverne de Platon d’où je regarde passer les ombres

Des illusions éphémères et d’une vie richissime

En spiritualité ouverte aux vrais enfants de la terre.

Marine 8 2 24

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