L’ordinacoeur.
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Quand j’eus
la soixantaine passée
Tout ce qui
chantait dans ma tête
Se perdait
au vent des tempêtes
Alors je
m’attelai à la charrette
Des
ordinateurs.
Cet engin
qui décidait pour moi
Me fut dur à
convaincre
D’autant que
le premier était un engin
D’autre
siècle démarrant à la manivelle
Aussi aidée
par mon voisin j’obtins
L’ordinacoeur
tout neuf
Et à force
de livres m’essayai à complaire
Au
surréalisme nouveau contraire
A mes
affects poétiques sommaires
Ainsi peu à
peu loin des distractions populaires
J’appris à
mettre en bocaux mes poèmes ombellifères
Dieu !
quel travail mais j’étais libre dans mon antre
Et solitaire
et bientôt une liste de milliers de poèmes
Libérés des
contraintes se mit en ordre légendaire
Sur mon
ordinacoeur mon frère mon ami
Et je
publiai un recueil chez Breton à paris
Aidée par
mes amis en numéraire
Puis ma
pensée condamnée à mourir
Devint comme
Uranus d’Aymé
Spontanément
sonorisée dans mon tympan
Et allègrement
pianotée sur l’animal de compagnie
L’ordinacoeur !
Sacrifiant
mes goûts plus nature je me surpris
A l’aventure
des forums où je rencontrai
Quelques
admirateurs parlant oiseaux et fleurs
Tandis que
je psychocisais en allant chez mon psy
préféré
Mes divines
sonorités .
Je
redevenais une élève dans un champ de primevères
Encerclé de
modérateurs
Moi modérée
à peine libérée de tant de chaînes !
Non
jamais ! je ne pouvais, on me vira vers le classique
Le sonnet et autres artifices scolaires dont
je venais.
Alors je
m’envolai vers l’humour atrabilaire
Où me
plongèrent la maladie la fièvre l’abandon
Et le besoin
de repos césurien
Je devins la
plume inventive
Luttant sans
laser contre les cancers et autres
Millésimes
oncologie rayons cobalt chimios
Je me
soignai en résilience en méditation
En pleine
conscience et sans personne
Et là sans
mari ni enfants ni famille
Ne servant
plus de rien
J’essaie de
trouver le moyen de laisser
Quelques
apostilles pour la quatrième génération
Dont je suis
seule matriarche par ma fille fugitive
Je prends du
poids et je m’allège des fausses compagnies
Curieuses et
méprisantes qui ont tout dans le vestiaire
Et la
banque.
J’ai dans
mon âme la Vierge la prière et la résignation
Je suis une
poète vraie sans complaisance et cachée
Vivant de
peu veillant beaucoup et confortant
Mon
gumpendorf mon tonneau de Diogène
Ma caverne
de Platon d’où je regarde passer les ombres
Des
illusions éphémères et d’une vie richissime
En
spiritualité ouverte aux vrais enfants de la terre.
Marine 8 2
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