samedi 9 janvier 2021

Un verre bleu

La petite fleur bleue sur le bord du chemin
C’est une véronique ou une fleur de lin
Je ne sais plus je ne sais rien
J’arrache une poignée de stellaires
Et un têteau de cerisier du Japon
Rouge replié comme les doigts du bébé
Je rentre à la maison sous mon chapeau framboise
Non je ne prends pas de papier madame
Pour aller jusqu’à mon figuier
Sur la table de la cuisine dans ce verre bleu ciselé
Comme échappé de Murano
Je mets tout ça dans un peu d’eau
C’est beau c’est de l’enfance
Un petit bouquet de fillette
Pour une maman qui les jette
Et je fais des photos
Pour retenir le temps de faner
De m’affaler
J’ai rencontré dans le bruit de sa brouette
Henri l’homme gentil qui dit bonjour et qui s’arrête
Oui je sais Marinette comment allez-vous
Il sait tout faire et sans cesse
Il cuisine et jardine et aide les voisins
Sa femme est bien malade
Oui je sais Henri je vous admire
Au revoir Henri je suis contente de vous voir
Et cette chose qui nous blesse
Rentrez je vous en prie .
 
Marine ce 3 d’avril 2020
Sous un soleil qui a pâli
Comme la vie intérimaire
Tombée sur un asphalte gris .


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Le présent texte est protégé au titre des dispositions du Code français de la propriété intellectuelle, notamment de l'article L112-1 dudit Code. Toute violation des droits qui en découlent est susceptible de faire l'objet de poursuites.

Coup de grisou

Nous étions descendus dans la mine
De la désespérance
Les wagonnets ne charriaient plus
Que des idées
Nous faisions tant d’électricité
Que la galerie des amours perdues
Eclata
Une lueur au bout du souterrain
Et sur les rails
Des miettes d’espoir de rires et de soleils
Debout les pieds dans les gravats
Et l’éclat de nos yeux illuminant le monde
La lampe sur nos fronts de mineurs d’eaux profondes
N’a plus d’utilité
Et le silence bleu
A pour nous
Des sens avides d’ombres
Et des clartés divines
Les souterrains séjours des consciences
Déboulent au grand jour
Ta main balance
Et la mienne toujours
A peur
Ton cœur
Remue la terre-profondeur
Je chante
Un écho très lointain
Une rivière sourde
Des arbres de papier
Des feuille
Je dors
Tu dors
Je vis
Tu vis.
84


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Mon silencieux

Mon silencieux
Mon taiseux
Celui qui dit je t’aime
Avec les yeux
En prenant des détours
Par des sentiers d’amour
Des écrits torturés
Ficelés alambiqués
Celui qui rit d’être empêché
Qui ne sait plus où il  est né
Celui que je hèle
Mutiquement
Qui cache sa détresse
Derrière le temps
Qui sous-entend
Sans taire
Comment vas-tu
 
Je ne vais pas
Je reste
Je t’attends
 
L’oiseau de grâce
Se posa sur ta main.
 
Marine
20 mai 2011


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Epidémie

Mais qu’arrive-t-il donc
Je vois des gens passer
Sans famille et en pleurs
Où vont-ils donc
Dans leurs pensées
La fleur de mort
A embaumé la foule
Qui marche à contre-houle
A contre-contagion
Un virus inconnu aurait-il
Confiné les consciences
Dans leur seule torpeur ?
 
Marine
2 avril 2020

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James

Par contre mon commentaire ci dessus s’adresse à marine Laurent et à personne d’autre... A marinette qui dans sa vie épouvantable résiste de son aura poétique dont elle a publié plusieurs ouvrages de plus elle n’a pas a subir se déchaînement haineux et jaloux ou que sais-je de cerveaux reptiliens... Reptiles qui ont le droit de piquer je m’en fous car j’ai la chance d’être libre de penser libre de corps... Qui sont ces gens choqués des noms des indices peu importe j’ai honte pour eux et pour vous qui soit disant défendez la poésie... mais laquelle de poésie.

Et votre seul argument est la menace. Vous faites gerber.

voilà mon texte :

Le ciel est gris

Le temps n’appartient plus au printemps
Aucune influence ne  m’agrippe
Le nez bouché au violon du cœur l’ouïe n’est pas morte
L’amour est cette odeur qui me perce les tympans
Son écorce est ce visible de l’invisible
Ces derniers messages en particules fines
M’envahissent le corps et je commence à écrire
Je me répète le ciel est gris
Mais confiné peu m’importe si le soleil frappe les tuiles
Le ciel est avec moi
 Je me suis taillé la barbe
La dernière fois remonte à quinze jours
Je voulais conserver cette fameuse odeur de l’aventure occitane le plus longtemps possible
 Tu lis regarde écoute le trois en un pour plonger et ne pas revenir indemne
Es-tu toujours là
C’est quoi le COVID-19 si tu compares ce qui est comparable
La pandémie grippale de 1918 s’élève plus haut que la Tour Eiffel
Au moins 20 millions d’âmes disparues
Sans compter celles qui sont tombées pendant quatre ans plus tôt sur des champs sans fleurs ni projets
Dans la poussière ou la boue
Pourquoi
Quel projet
Celui de mourir pour la France
À titre gratuit
Bien plus tard nos pères se torcheront avec tes emprunts Russes
À la prochaine diarrhée mondiale
Et pour ceux qui mangeaient du Banania
Ils attendront de broyer du vers avant de blanchir au soleil
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouches. Ma voix la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir...»²
 Toi oui toi qui te confines face à Netflix
Tu n’as pas été exfolié par un Terminator ancienne génération
Ceux dont la peau ne se régénère pas
Lorsqu’ils se prennent une cartouche en pleine gueule
Une cartouche d’encre de sang humain
Alors ferme là et ne sors pas
Tu peux te masturber si tu es seul tu as la bénédiction du sein patron
Je referme ma gueule comme vous je suis confiné
J’ai ce don de m’emporter sans cracher plus loin même par le temps qui ne court plus
C’est une valeur qui rassure
La vie est ce fil rouge qui réunit l’impossible et le possible
Un réveil conscient pour ne pas perdre conscience
Et lorsque je rêverai à la prochaine pleine lune
Tu me parleras de toi
 J’écoute Max Richter « Sleep »
Parler en dormant pour ne rien dire c’est politiquement propre
Je vais parler
Il y a plus de tendresse de compassion et d’amour dans les yeux d’un bourreau que dans les yeux amers d’un « confineur professionnel » en cravate violette sur chemise bleue arc-en-ciel sous un complet trois pièces paradant sur un tapis volant dans ses toiles d’araignées décrépites confessionnelles
Alléluia
Reprends ton souffle
C’est ce qui m’inspire
Étrange n’est-ce pas
Nous sommes en guerre
Il n’est pas facile pour un homme de se vaincre
Alors comment convaincre
J’ai écouté tous les sons de la terre encore vivants en écrivant ce texte
Et j’ai écrit quelque chose dont je suis vraiment fier
Les larmes étaient dans mes yeux
Je viens de réaliser à quel point la poésie et la musique me sont indispensables et belles
Comme toi mon antipode amour
Le temps le temps sans amour c’est quoi
Un emballage doux vide et tout explose
On vit tellement de temps mort que lorsqu’il vit on en oublie parfois la saveur de son air
Et si j’écris c’est pour ne pas l’oublier
La musique me berce

Et je respire encore
Je respire ton corps
mars 2020

L’art d’aimer

J’entrerai un beau jour dans l’antre sanglière
la porte tombera cloutée de poings virgules
il sera là Ovide assis sur ses pantoufles
récitant l’art d’aimer à un ordinateur
au fond dans un vieux lit perclus de rhumatismes
le vieil Hugo blanchi veillant à son chevet
enroulé dans le suaire des voiles arachnées
le Grand Maître sécant
figé collé dans sa salivaction
encalminé dans son entéléchie
écrasé par la pierre de sa philosophie
gît
la chambre est éclairée par une perle huîtreuse
énorme et veloutée juponnée de vouloir
pendue au fil de vierge
au-dessus d’elle on voit
des lettres racornies l’alphabet du destin
coincé dans le plancher transi de l’amourette
dans l’igue monstrueuse
dans le stalag mythique
un homard centenaire
rame indiciblement
au bord du lavabo
les oeillets délétères
tendus vers la lumière
ont la couleur grisard
des plantes enchâssées
j’arriverai alors sur mes ailes nouvelles
les yeux ouverts enfin et la main douce acide
j’écarterai les toiles
pousserai soupirail
et soufflerai poussière
et du fond d’escalier
montant en houle immense
on entendra rugir
                                le torrent personnel du désir.
 
https://www.cjoint.com/c/IJgfk2pSpRQ
Message  James Px. Aujourd’hui à 17:14
 
Lard ce n’est pas que du cochon
comme ta poésie n’est pas un torchon
mais une montagne immense d’émaux
un fleuve où chaque ruisseau qui l’alimente
réunit l’essentiel de la vie
une forêt de songe
aux interrogations indéfinissables
hormis par les pères
un océan où les sirènes retentissent
dans les limbes de tes souvenirs
pour éveiller l’intime de ton voisin

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Méridienne

Méridienne d’argent
Et méridienne d’or
Volet-baiser
Méridienne d’amour
Méridienne d’enfant
Dormant dans la petite cuillère
Du ventre de sa mère
Méridienne solitude
Oublier les couleurs du jour
Avec réveil impossible
Méridienne d’hiver
Blottie sous l’édredon
Fantôme d’un ami
Rôdant dans la maison
Méridienne dehors
Poème du ruisseau
Avec chapeaux vélos
Méridienne de rêve
Sur balancelle de fils de vierge
Bébé sous moustiquaire
Odeur de biberon
Ronronnement d’un chat
Et la mouche qui veille
Méridienne de secours
Pour affamés du sommeil
Noctambules patents
Sommeil privilégié
Où il ne fait pas noir
Où la nuit est moins longue
Et passe avant le soir
Méridienne sur bergère
Conversation sur méridienne
Arrêter la journée
La reprendre plus tard
Minuscules journées
Qui divisent le temps
Plus de cadran scolaire
La méridienne à deux
Hors du temps hors du lieu
Maison au lit froissé
Où vivre c’est dormir
Où vivre c’est aimer
Et lire à deux
Et le sol est au ciel
Et l’oiseau chante bleu
Doucement au lever
L’enchantement est mort
La méridienne en août
Dans un fuseau orant
De largeur innocente
Qui arrête les montres
Décale les esprits
Puis aller réveiller les bois
Marcher sur ses ailes tombées
Et rentrer à la nuit
Quand le soleil est mort
Et l’illusion passée
Méridienne voyage
 Pont entre deux levers
Mer d’étoiles
Entre deux couchers
 
Méridienne
Méridienne
Je dors.
 
Marine 84

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J’écris c’est tout

J’écris c’est tout
Au film de la pluie
Au fil de l’eau
Et du couteau
Et les mots s’agenouillent
Au pied de la musique
Et les sons s’entretuent
Pour inventer un rythme
Et quand je vois un mot
Je pense à des images
Qui bousculent mes doigts
Et par peur de les fuir
J’écris tout à la fois
Ce que vis ce que vois
Mais celui qui me lit
Ne peut suivre mon cours
Alors il laisse aller
Sa fantaisie intime
Et mes mots sont pour lui
Des créations divines
Où il se voit lui-même
En d’autres lieux que moi
Et de sa relecture
Il enrichit la mienne.
 
 
©M.LAURENT – D’âme – dépôt légal ISBN 978-2-919390-02-1
  85  17 h 20  Tujac

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Testament personnel

Testament personnel
 
Je suis née en 43 dans un grenier dans le Cantal où il faisait moins 20
Pas de grands-parents, six enfants
Il m’est arrivé un drame dont je ne parlerai pas ici mais qui a brisé ma vie
Nous sommes partis locataires dans une maison où nous avions 2 pièces pour 8
Les enfants dormaient à la cave
Heureusement j’avais l’école en face et l’église à côté, ce qui m’a sauvée
Puis je suis partie en pension grâce à une bourse et j’entrai en sixième à 10 ans
Scolarité flamboyante, bonheur en quelque sorte
Entrée à l’EN où j’obtins le bac philo à 15 ans avec mention, 16 en philo 18 partout
Entrée à la fac où je devais dormir dans des sous-sols faute d’argent
Pour fuir la maison je me mariai à 19 ans et me mis à enseigner avec mes trois CAPCEG, arrêtant mes études en cours et refusant les IPES
Je devins mère à 22 ans, le mari partit et vaille que vaille avec 700F je payai 200F de nourrice, 200F de loyer et travaillai.
Je me remariai quelques années plus tard avec un homme dans la même situation avec un enfant, voulant reconstruire le désastre.
Nous avons sillonné la France
Les enfants ados ont commencé à fuguer et faire des bêtises, la nuit je courais les routes à leur recherche, bref ils ont quitté la maison à 13 ans et l’école et tout
Et je suis tombée malade
Je raconte cela pour dire :
Que soit on s’en sort, je travaillais en dehors pour payer mes livres pendant les vacances
Soit on se tue
Soit on devient fou et enfermé
Soit on devient un voyou avec cette vie  comme excuse
La vie professionnelle en parallèle vous la connaissez
Ma vie est finie
J’ai cru à la résilience poétique
Je suis très discrète sur la vérité de ce que j’ai subi
J’ai vécu selon ma conscience, faisant parallèlement un travail sur moi pour tenir
J’ai fait ce que je devais et pouvais je me suis tuée à la tâche, avec l’aide de l’humour
Aujourd’hui je suis seule à la maison
Mon mari est en EHPAD très malade avec Alzheimer une énigme confondante et terrible
Revu le 6 mars 19
 
J’ai rencontré mon mari en 70 en Corrèze en vacances
Je suis partie à Paris en 71 il était divorcé avec un enfant
Nous sommes revenus en Corrèze en 77 où nous nous sommes mariés
 
 
Donc je termine ma vie comme je l’ai commencée
Seule en état de guerre mon mari au front très loin
La boucle est bouclée
 
28 mars 2020
 
Coronavirus covid 19 pandémie je ne peux voir Bob pas vu depuis le 18 novembre 19

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Ravages de la vie

Ne pars pas
Les malheureux grandissent vite
Une cicatrice sous le silence
Flot satiné de pelures
Tristes de ma tristesse
Deux ombres vivent ensemble
Un avenir se levait entre
Mes parois de métal
Mes départs rouge sang
Au cadran de ma montre
La nuit dans mes cheveux
Les grandes voix abstraites
Pas même un strapontin
Mets ton aile sous mon abattis
Mon sommeil me tuera
Brillantine des flots de linon
Lueur convalescente
Les brebis paissaient dans mon ventre
Marcher dans le grenier du passé les yeux fermés
 
Ne pars pas
Une grande reprise de fil d’or
Mon cœur bat dans le marbre
Une étole d’épaule
Ne pars pas ne pars pas
Une balle de revolver se promène
Dans ma poitrine
Les pommiers fleurissent dans ma chambre
Le dos de la chaise toujours
Avec un trait blanc de lumière
Arracher chaque instant à la vie
Lire des pages blanches
Eteindre le dernier mot
 
Je suis un ventre perdu
Une torche d’hiver
Un baiser violent
Foule d’yeux couchés
Longue capote de brouillard
Il neige
Ne pars pas
 
Marine
9 mai 2014-
carnets de lecture

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J’écris

J’écris
 
J’écris
Le chaos bleu des campanules
Qui secoue le trop-plein de mots
Dans ce livre de vie meurtrière
Qui s’infiltre par la brisure
 
J’écris
Comme une petite fille
Qui parle à sa poupée
Aux yeux d’encre
Les lobélies l’ont dit
Et la robe rouge des anges
A pris le cou des marguerites
 
J’écris
Sur la barque lente des mots
Avec ma perche de silence
La seule larme de l’absence
Qui remplit cette chambre vide
Où ton premier mot fut maman
Et ce petit pas de moineau
Dans le jardin de l’innocence
 
J’écris
Sous le petit-lait du ciel
Vers le ballon rouge
De tes bras tendus
Où tu te mis à danser
Sur l’air parfait des choses
Avant de t’envoler
Alors je ne dors plus
Je cours dans la nuit rose
 
J’écris
Tes bouquets de lumière
Chantant je partirai
Je croyais à l’enfance éternelle
Sur mes bras endormie
 
Je sais la mort des immortelles
Et leur sang rouge vie.
 
Marine
8 février 2014

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Cher ami

Cher ami,
En effet, nous voici confinés en zone inoccupée, mais comme vous savez,
j’aime beaucoup le confinement, le silence, l’absence des intrus .
Et je peux manger des gâteaux à loisir, Jérôme m’apportant ce que je désire
au nez et à la barbe des collabos.
Donc dans une heure je vais m’offrir une pizza et une tarte aux fraises
je n’ai pas de nouvelles de l’autre ermite qui va pouvoir compter les jours .
Mme D. était très en colère de votre absence , et de votre tenue
vestimentaire .
Quant à moi, je fis deux pas jusqu’au figuier et j’entendis Momo se plaindre
au téléphone de sa blondeur si abîmée tandis que son digne époux lisait les métamorphoses d’Ovide sur sa chaise , j’espère que cela va agir .
Comment osez-vous me souhaiter un bon week-end, à moi qui manque du superflu,
de l’incongru et du maximum ?
Heureusement, mon majordome vient lundi , je me suis fait un sketch hier avec lui
je me suis bien amusée :
-Marinette
-oui
-combien je mets de lessive ?
il redescend il remonte : je vais écraser les cartons et je reviens
-tu veux de l’aide
-non vous inquiétez pas reposez-vous, après on ira marcher et téléphoner et goûter
-d’accord
il redescend
 elle appelle
-oui j’arrive
- tu peux me serrer les lacets ?
oui bien sûr
etc etc
ils n’ont pas de masque ni rien et ils s’embrassent, quelle honte ! 135 euros que je vous déduirai
elle couche sa poupée il s’en va tout mouillé en short collant baskets pourris les picous déglingués et met vite la musique pour oublier il envoie un message à sa belle
il a le GPS pour rentrer chez lui et le papier pour les flics
la voisine en pyjama s’installe au soleil avec sa clope
celle de derrière idem
Jojo a tout fermé à cause des microbes
méfie-toi le virus passe par le téléphone dans les oreilles et dans les mails
ils sont en train de changer les fils pour des fils antibactériens
Bien cher ami je vous laisse je dois analyser ma pizza avant de la chauffer
lundi on désinfecte la maison et le four
bon weequende et pas de matche
comtesse du Barry
Ermeline du pont de la gonzesse
ce 28 thermidor de l’an deux mille vins
n’oubliez pas mon vin de fruits
28 mars 2020

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Naguère

 Petite écriture douce

Appliquée d’enfant sérieux
Une écharpe de 7F dans la rue
De Clermont-Ferrand
Cadeau tendre et chaud
Je n’ai pas gardé les lettres
J’ai encor le souvenir
Et le parfum sortilège
Le premier que tu m’offris
Comme nous revoilà jeunes
Dans la rue du port
Chez Marie au fond du café
En philosophie sombre
Devant un chocolat chaud
Le dimanche au cinéma
Et les chansons dans le square
Je viens de voir Barbara
Et les soirées dans la neige
Je chantais la paloma
J’ai si mal je veux entendre
Encor le son de ta voix .
22 mars 2020

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La robe verte

Je l’ai mise une seule fois
La robe serpentissime
Portefeuille d’une amazone
Commencez à chauffer le four
Avec mes copies indécentes
D’anges bannis et d’unicornes
Je suis celle de mort première
Et vous tirez à flux tendu
Sur celle qui doit tomber
Qui dure trop et perpétue
Et se confine en marmelade
Donnez vos armes à mon époux
Corona choisira pour vous
J’efface mes vers ultimes
Pour vous donner satisfaction
Dans votre course sanguinaire
Ce sont mes derniers écrits
Sous les obus des bons apôtres
Qui font de la dernière Cène
Un repas de mes os blanchis
*« Allez allez la messe est dite »*
Vous avez tué la maudite .
 
21 mars 2020  « Ite missa est » citation de la messe

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L’armée des nombres

Et l’on voit défiler
Les savants qui savonnent
La planche à repasser
Des limbes du mouroir
On entend résonner
Les battants de la morgue
Des bagnards virulents
Qui avancent en nombre
Vers l’ennemi sournois
Camouflé au couloir
Qui va de l’ombre à l’homme
De la main au poignard
Des pipettes d’alcool
Au robinet suintant
L’ennemi est partout
Et il se multiplie
Dans l’ombre des passants
Narguant de leur pouvoir
L’étable de l’aloi
Pesé à l’an carat
De l’ère corona
Ararat ! Ararat !
 
15 mars 2020

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vendredi 1 janvier 2021

Les grands hommes

Je ne savais pas que les hommes
Dès 16 ans avaient la grandeur
De mettre une petite tape sur l’épaule
D’une femme chagrin dans sa pénombre
Le rouge à lèvres est sur la table
Elle n’a plus de force
Et passe un peigne fatigué
Dans la grisure des cheveux
Ferme son peignoir et se dit
Je m’habillerai si je peux
La robe attend dessus le lit
Depuis le temps elle a pâli
Elle est verte comme une pomme
Un peu ridée et qui embaume
Une vieille chanson résonne
Elle tourne le bouton du poste
Et va réchauffer le café
Tiens voilà le facteur qui sonne
Le petit homme aux grandes mains
Qui donne et dit madame
A demain .
 
14 mars 2020

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La voix

Chacun tond sa petite parcelle
De grise vie dans la cité
La petite cité mortelle
Un chien passe un homme est assis
Sans un livre sur une chaise
 mais que fait-il   à quoi il pense
moi j’arrive en souliers vernis
je songe à cette finitude acquise
mais que faire en ce gîte
A moins que l’on n’éponge
Oui je sais guillemets
Je rentre en mon logis
Il y a des muscaris
Des pâquerettes sans cabane
Sans tondeuse avec des livres
Comme la vie est monochrome
J’en connais un qui fait circuit
Dans sa chambre et qui essouffle
Pour évaporer les images
Je marche pour tenir debout
Quelle idiotie je marche dans les pissenlits
Tout jaunes sous les oiseaux du nidepie
Qui balance dans l’acacia
Tout est pareil depuis toujours
Sauf que je suis dans le désordre
La petite Léa a fait son chignon blond
Le petit facteur est passé
J’étais au lit   il sait
Il pose doucement le colis
Et m’envoie un petit baiser
Il est si gentil ce jeune homme
Dans sa voiture jaune
Les doigts gelés le cœur ouvert
C’est samedi   ça me dit rien
Ce soir je regarde the Voice .
 
14 mars 2020

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Les infox pour les riches

J’évite de regarder la télé surtout aux infox mais de temps à autre j’y prends un petit goût de nature .
Donc hier soir, je prends mon fauteuil à deux bras, je m’enveloppe de froideur et je tente de trouver un JT ravageur .
Voilà je suis assise, je n’ai pas vu mon époux depuis quatre mois mais ce n’est pas grave, il n’a pas le téléphone c’est normal, je ne peux l’appeler, il dérange, c’est un brave homme avec Alzheimer, donc je suis vaccinée, je m’attends à l’horreur.
Quand je vais à l’ehpad, légère et bien couverte, avec le coeur sanglant j’entre dans la salle commune où se trouvent des femmes et des hommes qui pleurent ou qui parlent et je vois dans un coin mon mari,je m’assois près de lui, il se met à trembler d’émotion et je retiens mes larmes.
donc revenons à la télé qui est plus rassurante .
On annonce que les visites sont interdites, mince je devais y aller, je pouvais, mais qu’importe et pour illustrer voici le document .
on entre dans un ehpad magnifique idyllique un truc de riches quoi et on voit une mamie de 90 ans dans une chambre coquette, bien coiffée maquillée qui parle en voyant sa fille au téléphone, elles se voient tous les jours, la fille est chez elle, en état de visite outrée de ne pouvoir aller à l’ehpad mais si compréhensive elle aussi donc voit en visioconférence  accompagnée de son époux et fait quelques remarques distinguées sur l’état de la France .
Puis on va aux urgences sans montrer les brancards qui attendent trois heures dans les courants d’air
puis on voir les politiques en visite un sourire de commisération aller serrer des mains de patients pas malades
et quelques blouses blanches en arrière-plan munies de masques et autres accessoires .
AH ouf me voici rassurée, tout va bien, on va débloquer des milliards, je vais pouvoir payer ma douche,mais surtout mon mari que j’espère revoir avant que l’un des deux ne passe sur la rive de l’Achéron .
En attendant je me la coule douce dans ma vieille maison tranquille sans sortir sans nouvelles, j’envoie des colis et des lettres mais où vont-ils ?
La tutrice me rassure en me récitant la loi pendant une heure au téléphone et m’annonçant qu’elle prend la voiture pour elle, qu’elle ne pourra pas me rembourser ce qui m’est dû etc je raccroche en colère .Elle sait que je suis folle et méchante .
Alors je me console, je bois un chocolat, je prends ma canne et vais faire trois pas.
AH ça va mieux au moins j’ai des nouvelles je vais pouvoir mourir tranquille sans embêter mon mari et cette nuit il sera dans mes rêves et je m’éveillerai en sueur et j’irai dans sa chambre voir s’il dort bien .
merci de votre lecture .

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les envois de dieu suite

  Les envois de Dieu   https://www.cjoint.com/c/NDuiHdv1oi2 Oui heureusement je reçois des envois de mon Dieu A l’instant où je veux e...