La découvrante
Je connus dans mon vieil âge
Une nana épatante
Petite comme une poupée
Et qui travaille sous les meubles
A la recherche d’araignées
Hier elle trouva une coccinelle orange
Et la sauva malgré elle
Qui comme moi voulait se suicider
Entre deux planches à repasser
Lulu c’est son pseudo et non le mien
Fait rentrer les bêtes volantes
Au lieu de les sortir
Ainsi elle adopta une chiennette
La nina de la race des éléphantes
Elle était belle mais plus grande qu’elle
Vaut mieux un chien qu’un amant
Ça chie dehors et caresse dedans
Et ça mange des croquettes
Au lieu des chattes voisinettes
Et là lulu rigole à cœur perdu
On n’est pas là pour rigloser
Lui dit la marinette la folle du quartier
Des omelettes fatiguées
Le dimanche elle se peigne en brosse
Avec du sucre vanillé
Et le lundi elle se lave sur l’évier
Le mardi elle se constipe
Le mercredi elle dévalise
Elle tape sur son ordinacoeur
Des conneries et se fait rembarrer
Mais elle prie à genoux sur le balcon sous la pluie
En chemisette la nuit
Ah lulu il faudrait t’inventer
Et moi aussi pour emmerder les coccinelles
Je prépare mon be au
pied douloureux
Pour la fermière et après goûter
Chocolat et gâteaux s’il en reste
Les pompistes funestes
Me trouveront bien lourde
Et large je prendrai la caisse à deux places
On sait jamais si quelque carcasse bande encore
Ou veut parler
Je vais construire une chapelle dans mon jardin
Avec des fleurs artificielles folle à lier
Voilà je te lègue l’argenterie le coffre
Les araignées les outils cuisiniers
Et prends ce que tu veux avant l’arrivée
Des bestioles qui se réservent pour ce jour
Tu me mettras ma robe rouge et mes souliers dorés
Et un chapeau vert du rouge à lèvres
Des bagouses un pago une crêpe
Et tu chanteras la traviata en si bémol majeur
Voilà mon cœur mon testamant
En attendant trouve moi un bisouteux jeune et beau
Une heure par jour avec des fleurs et des gâteaux
Seigneur arrête mon radiateur pète
Allez à mardi choupinette en short
Et en basquettes moi en semelles
D’épine calcanéenne
Ah que la vie est belle derrière la fenêtre !
Marinette samedi 10 février 1924 16h
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