samedi 10 février 2024

la symphonie de la peur

 

La découvrante

 

Je connus dans mon vieil âge

Une nana épatante

Petite comme une poupée

Et qui travaille sous les meubles

A la recherche d’araignées

Hier elle trouva une coccinelle orange

Et la sauva malgré elle

Qui comme moi voulait se suicider

Entre deux planches à repasser

Lulu c’est son pseudo et non le mien

Fait rentrer les bêtes volantes

Au lieu de les sortir

Ainsi elle adopta une chiennette

La nina de la race des éléphantes

Elle était belle mais plus grande qu’elle

Vaut mieux un chien qu’un amant

Ça chie dehors et caresse dedans

Et ça mange des croquettes

Au lieu des chattes voisinettes

Et là lulu rigole à cœur perdu

On n’est pas là pour rigloser

Lui dit la marinette la folle du quartier

Des omelettes fatiguées

Le dimanche elle se peigne en brosse

Avec du sucre vanillé

Et le lundi elle se lave sur l’évier

Le mardi elle se constipe

Le mercredi elle dévalise

Elle tape sur son ordinacoeur

Des conneries et se fait rembarrer

Mais elle prie à genoux sur le balcon sous la pluie

En chemisette la nuit

Ah lulu il faudrait t’inventer

Et moi aussi pour emmerder les coccinelles

Je prépare mon be au pied douloureux

Pour la fermière et après goûter

Chocolat et gâteaux s’il en reste

Les pompistes funestes

Me trouveront bien lourde

Et large je prendrai la caisse à deux places

On sait jamais si quelque carcasse bande encore

Ou veut parler

Je vais construire une chapelle dans mon jardin

Avec des fleurs artificielles folle à lier

Voilà je te lègue l’argenterie le coffre

Les araignées les outils cuisiniers

Et prends ce que tu veux avant l’arrivée

Des bestioles qui se réservent pour ce jour

Tu me mettras ma robe rouge et mes souliers dorés

Et un chapeau vert du rouge à lèvres

Des bagouses un pago une crêpe

Et tu chanteras la traviata en si bémol majeur

Voilà mon cœur mon testamant

En attendant trouve moi un bisouteux jeune et beau

Une heure par jour avec des fleurs et des gâteaux

Seigneur arrête mon radiateur pète

Allez à mardi choupinette en short

Et en basquettes moi en semelles

D’épine calcanéenne

Ah que la vie est belle derrière la fenêtre !

Marinette samedi 10 février 1924 16h

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