lundi 19 février 2024

réponses

 

Réponses

 A ceux qui s’étonnent de ce que la créativité trouve en la douleur sa vivifiante beauté

  Eh quoi ! Trouveriez-vous à ce point anormal

Qu’un auteur épanchât son cœur en encre noire ?

Moi, je serais fâché qu’il me le chantât mal

Or, s’il m’enchante bien j’aime son exutoire !

 

Aucun sujet, jamais, n’est étranger à l’art

Quand la nécessité de s’exprimer s’impose ;

Mais il faut rejeter l’artifice d’un fard

Qui masquerait la vie en la peignant en rose.

 

Qu’il rime ce qu’il aime ou qui lui fait tourment,

A son gré ! Seul importe au Poète de dire

Et puis, s’il le dit bien, quoi qu’il dise vraiment,

Quiconque n’a le droit de mépriser sa lyre !

 

C’est au fond de son « moi » que puise un créateur

Que l’expressivité retient seule en survie ;

Et si de la souffrance il a fait le moteur

Bellement de son art, je la prends en envie !

 

J’aime les mots flambants et les traits pleins d’ardeur,

L’esprit qui se révolte en un corps qui s’attriste ;

J’aime toute beauté qui n’a plus d’impudeur

Que le nu sublimé par la main de l’artiste.

 

Moi-même, en écrivant, n’ai-je porté mes pas

En cette poésie ? Et j’en sais le courage

Qui peut se résumer par « en avoir ou pas »…

Or, j’eusse voulu bien en avoir davantage !

 

Jamais des vieux clichés le goût ne m’a séduit,

Qui gomment telle audace, arrondissent tel angle,

Quand l’Art, a dit Rouault, est « un cri dans la nuit,

Un sanglot qui s’étouffe, un rire qui s’étrangle » !

 

Alors, quel morne esprit saurait, au demeurant,

Préférer le banal à la grandeur fertile :

Domergue à Picasso, Saint-Aubin à Rembrandt ?

Peut-on sacrifier Rimbaud à du Delille ?

 

Ainsi me serait-il une insigne faveur

De dégorger ma vie en un style admirable

Et je cracherais bien mes tripes et mon cœur

Si j’avais ce talent de force formidable !

« Nul n’ignore que la poésie est une solitude effrayante, une malédiction de naissance, une maladie de l’âme ». (Jean Cocteau)

 

« L’homme est un apprenti, la douleur est son maître

Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert. » (Alfred de Musset)

 

« Boucher, c’est gai mais mauvais ;

Rembrandt, c’est triste mais beau ;

Le Grand art n’a jamais fait rire ».

(Bernard Buffet)

 

AA 90

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