l’envol de la Joconde

La Joconde s’est envolée
Comme un vol de colombe
Hors du bateau lavoir
Où disputaient douanier
Le Rousseau Renoir
Et Picasso peut-être
Mais qui a ouvert la fenêtre
Du refuge où peignait Leonard
Quelque transfuge
Mallarmé sans Lebel
Honni des bibelots
Avait en tête le Martel
Et Mirabeau du pont
Où la Seine coulait
Boueuse et charriant
Des abolis du Jeu de Paume
Des paumés du petit latin
Morts d’inanité en somme
Les cubiques rayaient
Au ciel des hypogroms
Que déjà on voyait
Refleurir les tulipes
Au vase de Rembrandt
Et le bleu de la perle
Au cou étincelant
Surgit alors René
Sans pomme et sans chapeau
Dont la pipe fumait
Sur la fenêtre-ciel
Un guindal de cervoise
Servi par la Gervaise
Gorgonzolaise de la terre
J’accuse cria-t-elle
Magritte et Juvénal
De faire disparaître
Tous les tableaux de maîtres
Hollandais dont un certain
Vincent qui n’avait qu’une oreille
Et promenait en laisse
Son chevalet des champs
Virant aux tournesols
Des prairies arlésiennes
C’est là qu’on retrouva
Souriant à l’envers
Mona Lisa en fuite
Sur un vélocipède
Des forges vulcaniques
Et la ronde reprit
Dans l’empyrée lyrique
De la chèvre Amalthée .

21h le 22 /7/19