Les cendres du fortuné défunt fumaient
Dans le capharnaüm de sa pharmacopée
Il brûlait de savoir si en mettant le feu
Il aurait des tisons pour allumer sa muse
Mais le papier prit feu au fond de sa baignoire
Où flottaient les épaves de son érudition
Les paquebots éteints des oeuvres commencées
Le livre est un bateau lancé dans les étoiles
Mais le sien n’avait pas les ailes de l’azur
Il opta donc pour un autodafé de lui-même
Et de ses oeuvres vives et non ignifugées
Il ajouta du whisky du white spirit of St louis
Du cherry de la fine et la fée verte des marins
Et se fit macérer avec des cerisettes
Des vapeurs d’encensoirs et des sonnets sans fin
Il prit une allumette et en gratta le bout
Sur l’éponge émeri de l’émail de cuvette
Il vit enfin flamber son nom dans les flammèches
Et voler les lais les odelettes au vent mauvais
Comme disait Verlaine à la pipelette en veine
Le voisin affolé qui ahanait sur le palier
Ouvrit les contrevents frappa à son encontre
Mais l’autre avait déjà bu son bulletin de honte
Et les soldats du feu avec la grande échelle
Entrèrent par le chien assis sur le faîtage
Et de leur longue lance aspergent le carnage
Dans ses yeux de bouillon verdi de la baignoire
On vit luire posthume l’éclat de la victime
Et on lui décerna le prix Eugène Sue
Quand on sut qu’il avait sué sur son intime
Ainsi sachez obscurs scribistes
Qu’il est onze heures
L’heure du bouillon .
2 novembre 2019
dimanche 15 novembre 2020
Le défi du défunt
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