mercredi 18 novembre 2020

Personne ne dort

Puisses-tu tout entier  Boire les océans
Les noms comme des fleurs  Les regards danse-flammes
Bouches sombres  Coins profonds et humides
Merci de n’avoir pas  Hélas le mal de moi
Des arbres insomniaques  S’enfuient à perdre sève
Qu’ai-je à faire de ce corps épuisé  Que j’ensonge en mes songes
Aliénitude des liens
L’orage originel qui gronde  Dans la gorge des colombes
Seule sous le regard de la fenêtre  Dans ma ceinture de sérénité
Il est temps je le crois  D’éteindre cette lampe
Au-dessus de ma porte
Il y a encore des fenêtres   Allumées dans le soir
Ici tout est éteint  Même le feu de l’âme
Et l’on s’acharne en vain  A vouloir l’impossible
Tout est dit  Tout est écrit
Au coin du soleil de mon ombre  Ne passent plus les ombres
Tout fuit
J’épouvante les frêles oiseaux  Dont je devine l’imposture
Quand ils s’accrochent aux barreaux  De ma cage sévère bleue
Je ne veux plus de trilles  De sciure de relevailles
Laissez mon coeur tranquille  Je veux la paisibilité
Pour finir
Je veux que l’on se taise  Les mots sont des menteurs
Dans les bouches frileuses  Qui cèlent l’essentiel
                                              Je voulais seulement  Toucher la main d’oiseau
De cette pauvre femme  Qui attendait au coin
Que rien n’arrive
Hélas mon Dieu  Pourvu qu’il n’arrive rien
Disait ma mère  Et tout est arrivé
Et j’ai tenu la main
De Marie-Jeanne .
 
Marine 15h le 21 décembre 2018

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