j’ai bien reçu ta lettre avec émotion, cependant sache que, quel que soit l’endroit où tu te trouves, tu ne seras jamais qu’avec toi-même, dans ton ipséité .
Donc inutile de chercher autre chose, tu auras simplement l’illusion que les champs où tu pais sont plus verts, puis tu les verras bleuir comme ici-bas les autres .
Partout où je suis allée moi-même quérir le bonheur, je me suis retrouvée avec moi et mes angoisses, donc depuis un long temps, j’ai posé ma tête sur le billot ,en disant ouf .
Je laisse s’agiter le monde autour de moi, en sachant que je n’y changerai rien, malgré mes illusions de poète .
Parfois , j’ai quelque velléité de nouer autre chose, mais l’oubli est ici forme close .
Adonc avec nos richesses authentiques, restons sereins et soyons contentés des rares éblouissements qui nous parviennent ?
Si ton bâton de pèlerin passe devant ma porte, entre, elle est toujours ouverte, même si les voleurs les plus inattendus y ont déjà fait leur razzia .
Je t’embrasse mon frère , dis quelque sourate pour mon salut, je fais de même .
Marinette Ibn Arabi .
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