Quand, sourdement rongés de fièvres névrotiques,
Crachant et resuçant l’Insondable Ideal,
Nous, doux monstres béants sur un règne foetal,
Bercions nos corps rompus aux houles pélagiques ;
Quand , sous nos yeux blanchis et liquides, levant
Nos doigts crus énoués en vagues pénitences,
Nous rêvions l’inconnu des futures naissances
Dans le sacre du gel et le Ventre-couvent,
Déjà la passion raclait nos crânes-fanges
Nocturnes, foudroyés du hoquet de l’éclair ;
Parfois quelque sourire, allumant notre chair,
Tissait béatement la salive des anges .
Ô mères, nous portons, sous l’écume des dents,
La morsure bleutée à rage invaccinable !
Des regrets engorgés de détresse incurable
Fusillent nos cerveaux en poèmes ardents.
Depuis que, prénaissants, nous buvions vos essences,
Pleins d’amour, écoutant votre Monde Debout,
Nous avons tout appris, jusqu’au pire dégoût,
Dans l’espoir échoué des mortes innocences .
Songe flou, mal futur, rayonnante verdeur,
Vous verrez comme nous cette aurore livide ;
En ce tombeau vivant, dormez, Force torride,
Dormez, ô vaisseau bleu, limoneuse candeur !
Vous connaîtrez le sang que la terre consomme
Et la haine exaltée à l’embrasement noir,
Le rire, éclatement jailli du désespoir,
Dans la folie, escès de la raison de l’Homme !
Et les rêves , jamais, ne sauront parcourir,
Dériveurs absolus, tous les fronts oculaires
Enflammés aux parfums de ces vastes colères
Où les jours et les nuits viendront s’entremourir .
AA 1975-23ans
voilà un poète maudit qui est toujours dans sa mansarde et vient me voir le dimanche avec un gâteau .nous nous connaissons depuis trente ans grâce à la poésie, c'est l'homme honnête et connaissant et juste
RépondreSupprimeren ce moment je ne le vois pas puis il va aller garder sa mère
"tu es la seule femme avec qui j'aurais voulu vivre et avoir un enfant dit-il "