mardi 10 novembre 2020

La chercherie

L’homme penché et retranché
Dans son poème bouchoreille
Ecrit avec sa main
Celle qui lie au lecteur frère
Et d’où coulent les mots
Comme la sève hurlante
Dans le tronc crucifié
 
C’est l’annonce à mourir
Le si long à venir
La beauté d’une voix
Le toucher d’une plume
Et le thyrse torsé
Au feuillage maudit
 
Orphée ne te retourne pas
Ni n’avance à mourir
Le poing de l’en-retour
Crève ton cœur de marbre
Et du sol au tombeau
Je ne serai que l’arbre
Où poussent passerins
Où bourgeonnent lenteurs
Avec la scie de l’an
Qui lime mes outrages
 
O verdeur
Fus-je un jour sur-vivante
Pus-je un jour avancer
Sur cette route lente
Où les bœufs de labour
Penchent leur joug pesant
 
O que vienne
Le bouleversement
Que cesse le manège
Que je puisse enfin dire
Tout va bien
Et repose ma tête
Sur la pierre de couche
Sans respir et sans souffle
Que vienne enfin l’ardeur
Mourante du désir
 
Alors je serai moi
Je serai l’immortelle
La fleur des vents perdus
Aux alizés moqueurs
Qui ignorent la vague
Où surfe le malheur
 
Je serai Dieu
Dans mon humble défroque
Je sauverai le monde
J’embrasserai la mer.
 
Marine
30 avril 2013


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