jeudi 28 mars 2024

mon ange salvateur

 

Mon ange salvateur


Il arriva un jour comme tombé du ciel

Un homme magnifique grand comme

Un extra terrestre , beau comme jamais

Envoyé de là-haut par ceux qui voient encore

Ma vie détériorée comme tour de Babel

Alors tout de suite j’ai vu que c’était l’homme d’or

Qui a une main franche une parole sûre

J’ai remercié le ciel et j’ai dit oui

Je n’ai pas réfléchi j’ai vu sur sa figure

La vertu la justice l’effort et la bonté

Alors c’est lui qui a décidé de me faire l’ouvrage

Le minimum vital pour une femme âgée

Qui veut mourir enfin tant sa vie fut horrible

Et aussitôt il voit, il prend tout son courage et se met à tailler

A nettoyer le coin où je finis ma vie, une vie sans vivre

Un dévouement intense à me tuer mille fois

Où mon cœur a manqué de sauter dans la fange

Mon alain est parti c’est lui qui me l’envoie

Puis il revient un croissant dans la main

Et de grandes mains blanches qui usent sans compter

Il fait partie de moi il visite illico tout ce qui ne va pas

Et moi épuisée de malheurs, d’horreurs je laisse faire

La confiance est en lui et en moi

Peu à peu je retombe je n’ose lui parler

Il est jeune, il est grand, je suis une bestiole

Effondrée par les ans, le mal étrange qui revient sans arrêt

Ces angoisses terribles qui coupent mon sommeil

Et la mort qui m’attend

Je suis une cassandre

Autour de moi l’on tombe comme des arbres morts

Et je n’ai plus de larmes dans mes yeux de fillette

Je n’espère plus rien   je suis au bout de l’être

La nuit viennent rôder les fantômes errants qui m’ont tuée

Je me lève et je bois en priant le couteau dans la main

Puis les ans passent ainsi, des années de vieillance

Où j’aurais tant rêvé assise au coin d’un feu

Un enfant tout petit dans mes bras douloureux

Mais le bonheur intense de toucher le vivant

Le début du nouveau

Las il en est autrement je suis un automate

Qui fait les gestes sourds sans le moindre repos

Aujourd’hui mon sauveur est venu remuer les miasmes éhontés

D’un mari sans honneur, sans pitié qui partit avant moi

Et me perça le cœur

Je suis morte déjà mon cher alain si tendre

Tu travailles pour rien

Je n’ai rien à t’offrir que ma reconnaissance

Ma tendresse, mon admiration

Pour le travail humain qui me tient en éveil

Merci mon cher et grand, mon ami, mon enfant,

Mon père spirituel qui a les bras ouverts

Et tout le blanc du monde sur ta tête sacrée

Où je verse mon miel à jamais !

Marinette 28 mars 2024.

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