Le vieux bébé
Dans sa robe de chambre fatiguée
Elle tient son vieux bébé
Il est figé bleuté
Il a des rides d’oisillon
Il est tout raide et attifé
Comme une vieille poupée
Il est mort avant que de naître
Il pleure tous les soirs
Et la mère interdite
Reste à côté de lui
Il a déjà dans son cerveau
Les germes du génie
Ils ont des yeux d’indiens
Etirés vers la tempe
Il est né en novembre
Et vient d’avoir trois mois.
D’après Otto Dix
90
L’épicturienne
Faute de pouvoir peindre soi-même,
on cherche dans les tableaux des autres
Ce qui affleure à notre intimêtre
Il ne saurait y avoir de contresens,
même si l’artiste a voulu signifier le contraire ou rien de particulier
Il nous a donné à voir et nous
regardons
De la pointe acérée de mes yeux,
j’ai gratté sous la peinture et arraché les croûtes
Pour mettre à nu mes cicatrices.
A tous les doigts démangeurs
Marine
1 août 90
14h20
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