Egérie
Foin du ciel inclément ! Bravant l’intempérie,
L’âme dûment trempée et d’un pas résolu,
Un poète fiévreux, à l’Amour dévolu,
S’en allait encenser son unique égérie.
Pareil à cet amant qui porte en la mairie
Son morne célibat et le voit révolu,
Déclinant de ses vers le passé dissolu
Sous l’averse il rimait l’amoureuse féerie.
Sa muse méritait les quatrains d’un Villon !
Aussi quatraina-t-il dès le seuil du salon,
Coulant les « vous mon cœur auprès des « je vous aime »
Mieux que chante la source au plus clair des matins ;
Or, la belle, endiguant ce débord de poème,
Répliqua sèchement : « Prenez donc les patins ! »
AA
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