Mon ange salvateur
Il arriva un jour comme tombé du ciel
Un homme magnifique grand comme
Un extra terrestre , beau comme jamais
Envoyé de là-haut par ceux qui voient encore
Ma vie détériorée comme tour de Babel
Alors tout de suite j’ai vu que c’était l’homme d’or
Qui a une main franche une parole sûre
J’ai remercié le ciel et j’ai dit oui
Je n’ai pas réfléchi j’ai vu sur sa figure
La vertu la justice l’effort et la bonté
Alors c’est lui qui a décidé de me faire l’ouvrage
Le minimum vital pour une femme âgée
Qui veut mourir enfin tant sa vie fut horrible
Et aussitôt il voit, il prend tout son courage et se met
à tailler
A nettoyer le coin où je finis ma vie, une vie sans vivre
Un dévouement intense à me tuer mille fois
Où mon cœur a manqué de sauter dans la fange
Mon alain est parti c’est lui qui me l’envoie
Puis il revient un croissant dans la main
Et de grandes mains blanches qui usent sans compter
Il fait partie de moi il visite illico tout ce qui ne va
pas
Et moi épuisée de malheurs, d’horreurs je laisse faire
La confiance est en lui et en moi
Peu à peu je retombe je n’ose lui parler
Il est jeune, il est grand, je suis une bestiole
Effondrée par les ans, le mal étrange qui revient sans
arrêt
Ces angoisses terribles qui coupent mon sommeil
Et la mort qui m’attend
Je suis une cassandre
Autour de moi l’on tombe comme des arbres morts
Et je n’ai plus de larmes dans mes yeux de fillette
Je n’espère plus rien
je suis au bout de l’être
La nuit viennent rôder les fantômes errants qui m’ont
tuée
Je me lève et je bois en priant le couteau dans la main
Puis les ans passent ainsi, des années de vieillance
Où j’aurais tant rêvé assise au coin d’un feu
Un enfant tout petit dans mes bras douloureux
Mais le bonheur intense de toucher le vivant
Le début du nouveau
Las il en est autrement je suis un automate
Qui fait les gestes sourds sans le moindre repos
Aujourd’hui mon sauveur est venu remuer les miasmes
éhontés
D’un mari sans honneur, sans pitié qui partit avant moi
Et me perça le cœur
Je suis morte déjà mon cher alain si tendre
Tu travailles pour rien
Je n’ai rien à t’offrir que ma reconnaissance
Ma tendresse, mon admiration
Pour le travail humain qui me tient en éveil
Merci mon cher et grand, mon ami, mon enfant,
Mon père spirituel qui a les bras ouverts
Et tout le blanc du monde sur ta tête sacrée
Où je verse mon miel à jamais !
Marinette 28 mars 2024.