vendredi 4 décembre 2020

Nouveau serpent nouvelle chanson

Il me dit : concentre-toi sur le meilleur
Abstraction des ombres et de la foudre imminente
J’ai les yeux grand ouverts cette fois
Le cœur brûlant d’amour et de sapience
Le ciel peut s’écrouler sur mon bonheur
J’en admirerai les décombres,
Resterai reine en mon royaume
Recouvert du lierre de vie éternelle
tu es la reine ma petite
reine du lierre qui s’accroche
de ses boules noires
comme tes yeux de perles
onyx le serpent est de verre
un orvet qui se casse
une exuvie laissée
tu es la reine ma petite
reine du lierre qui s’accroche
de ses boules noires
comme tes yeux de perles
onyx le serpent est de verre
un orvet qui se casse
une exuvie laissée
Un orvet qui mue l’inassouvi de ses humeurs
L’émotion nous traverse en fondu enchaîné
Connexion brutale et sensuellement déchaînée
Laissons-nous submerger, vague de chaleur !
dans l’herbe de la rivière
la couleuvrine jaune
s’enroule et s’enfuit
il fait chaud
j’ai le maillot vert en laine
j’essaie de nageoter
l’eau est si belle
mon frère a plongé du pont
il n’a peur de rien
son innocence me fait peur
et me rassure il a gagné
il a raison il a vécu
mais moi j’ai peur toujours
de tout
Se perdre à travers
Les herbes hautes
Imageant ce que je veux
Des mirages et des rêves
Le danger, la solitude
Guettant sous mes paupières
Peut-être devrais-je enfouir
Les jours qui me reviennent
Ce que je suis au fond
Et renaître au soleil
Complètement différente
Prête à plonger de tous les ponts
Avec des crocs bien acérés
Qui mordront avant de parler
Qui briseront le silence
En mille éclats bruyants
Que je puisse sentir vraiment
La sensation d’exister
oui tu peux c’est sûr
agir ne pas réagir
tu as du temps et même
ce n’est pas une question de temps
mais un état d’être au moment présent
mais l’inconscient nous joue des tours
et on se demande pourquoi après
ces répétitions ces états
les autres parfois le voient
peu mais certains le savent
Certains le savent
D’autres l’ont senti
Et d’autres encore n’ont rien demandé
Et ont tout pris
Parfois je me demande quel fil
Nous relie si ce n’est un jeu
De lumière et d’ombre
Je voudrais partager davantage
Mais
Mon île est déjà engloutie
Et invisible à vos yeux
Je suis l’ondine chagrine
De sa métamorphose
En poisson lune
J’ai froid
Le cœur est une viande qu’on réchauffe difficilement
Il est des ponts qu’il vaudrait mieux ne pas connaître
Elle est mignonne la petite salamandre
Elle m’a rappelé des choses
La camionnette servait à divers travaux
Collecte de la ferraille
Achat des sapins au moment de Noël
Ramassage du buis dans les bois pendant les Rameaux
Tiens ça sonne bien ça
Buis bois, bois buis, Dubois et Dupuis
Mes parents étaient drôles
Faut voir mes initiales
Je pense à eux aujourd’hui
Avec ma mère on se levait tôt
Pour être à 7 heures devant les saints lieux
Pour y vendre notre buis
Aux Dupont, aux Dupuis
Le père passait avec sa camionnette pour nous ravitailler
Vous vendez bien ?
Pas grave, je vais vous changer de place
Pendant une bonne quinzaine de jours
Ça rapportait de quoi manger
Des petits tuyaux de survie qui me sont restés
Je les aime, est-ce qu’ils me voient ?
Je ne l’espère pas
J’ai chaud
La main brûlante d’écrire
Je ne sais pas ce que m’ont transmis mes parents
J’ai aimé ces lignes sur le buis
ça me rappelle le houx de mon grand-père
C’est peut-être ça qui survit
Un coucher de soleil sous le grand sapin
Ses mains qui travaillaient le bois
Les pommes pourries éparpillées
Je n’ai pas assez aimé mais
J’espère qu’il a compris
C’est beau de le dire
Mais plus important de le montrer
Des pommes pourries éparpillées
Ou de grosses tranches de pain
Tartinées de graisse de cheval
L’amour se trouve dans un carré de chocolat
L’hiver surtout
Quand le garde-manger est compté
Et qu’il n’y a pas grand-chose
Oui d’amour et d’eau fraîche
Je n’ai pas peur de mourir
Mais de passer à côté de moi
Et de tout ce qui vit
Moi non plus
Je ne peux pas résister
Mais je sens mes douleurs
Y compris celles de ne plus pouvoir penser
Ou écrire
Ou de n’y parvenir
Qu’au prix d’efforts désespérés
C’est beau chez moi
Il n’y a pas de tapisserie
Mais des arbres et des oiseaux
Qui me disent t’es cuit cuit cuit
Moi je sens une force dans ces mots
Et j’entends les corbeaux
Qui me disent : crois, crois, crois
Vincent sentez-vous la chaleur humaine
Dans cette fenêtre où s’étendent nos linges ?
lullaby terrible figure de mes nuits
fantôme de Bob debout et muet
comme vous me cerclez vous deux
oui la folle qui travaille dans les bois
qui parle aux vaches et aux sapins c’est moi
mais là je ne suis plus dans la nature
je vais aller écrire
On ne peut embarquer personne
Dans la mort lente
La mort par atrophie sensorielle
Par torture intériorisée
On est seul dans la mort
Mais j’aime bien avoir trois têtes
Ça m’aide à réfléchir
Merci pour la chanson
Je devrais essayer le rouge à lèvres
Et le bleu aux rêves
Fermez vos fenêtres, rentrez vos draps
Il pleut des cordes en Alaska
On dormait tout petits
dans la bercelonnette en bois
Bercée du pied sous la chanson
patoise de choun choun béni
Oui je vois tout cela dans cette lullaby
La méchanceté des regards
Des hommes épaulards
Et un grand homme fin
Qui entend les oiseaux dans une pelleteuse
Et les yeux bleus et la petite fille
Qui veut devenir autrement
Et moi je suis vous deux
Une petite velle rose aveugle qui parle
A un canard boiteux perdu et qui se cache
Sous les moqueurs
Un petit chien qui cherche une mère à suivre
Et suit toutes les mères disponibles aux grands bras
Et la petite a rappelé elle est encor perdue
Et moi je suis trop loin et elle a un enfant
Elle pleure encore maman
Oui ma fille pose-toi calme-toi
Seigneur où est la fin du monde ?
D’ailleurs j’imaginais Marinette mettre son rouge à lèvres
Elle doit être belle face au miroir
Inspirée de mots murmurés aux quatre coins
Et Vincent je l’imagine sourire quand personne ne regarde
Chacun son vice... je dépends mes esquisses
Tout est trempé, tant pis
La pique dans le coeur un peu remuante
On verra ça plus tard.
oui j’aime le rouge à lèvres
mais je suis toute blanche ma chérie
aujourd’hui je n’en ai pas mis
je dois reposer un moment
Oui tout, mais tout est trempé
Jusqu’à mon moulb si vous voulez savoir
Et le grillage est trop épais pour voir le ciel
Bientôt l’heure de mes seules et uniques paroles quotidiennes
La soupe ? Oui
Vous voulez du pain ? Oui, deux tranches
Le reste s’étiole et se meurt
Humain à part ça !
 
Je pleure quand personne ne regarde
On verra ça plus tard
Repose-toi bien Marinette
Il n’y a que ça de vrai : le repos...
 
Ombellune
Vincent
Marinette
5 mars 2020

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