Crachant et resuçant l’Insondable Ideal,
Nous, doux monstres béants sur un règne foetal,
Bercions nos corps rompus aux houles pélagiques ;
Quand , sous nos yeux blanchis et liquides, levant
Nos doigts crus énoués en vagues pénitences,
Nous rêvions l’inconnu des futures naissances
Dans le sacre du gel et le Ventre-couvent,
Déjà la passion raclait nos crânes-fanges
Nocturnes, foudroyés du hoquet de l’éclair ;
Parfois quelque sourire, allumant notre chair,
Tissait béatement la salive des anges .
Ô mères, nous portons, sous l’écume des dents,
La morsure bleutée à rage invaccinable !
Des regrets engorgés de détresse incurable
Fusillent nos cerveaux en poèmes ardents.
Depuis que, prénaissants, nous buvions vos essences,
Pleins d’amour, écoutant votre Monde Debout,
Nous avons tout appris, jusqu’au pire dégoût,
Dans l’espoir échoué des mortes innocences .
Songe flou, mal futur, rayonnante verdeur,
Vous verrez comme nous cette aurore livide ;
En ce tombeau vivant, dormez, Force torride,
Dormez, ô vaisseau bleu, limoneuse candeur !
Vous connaîtrez le sang que la terre consomme
Et la haine exaltée à l’embrasement noir,
Le rire, éclatement jailli du désespoir,
Dans la folie, excès de la raison de l’Homme !
Et les rêves , jamais, ne sauront parcourir,
Dériveurs absolus, tous les fronts oculaires
Enflammés aux parfums de ces vastes colères
Où les jours et les nuits viendront s’entremourir .
AA 1975-
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celui-ci est de mon ami Alain
RépondreSupprimerc'est magnifique
le poète maudit toujours seul dans sa cage et qui vient le dimanche me sauvegarder m'engueuler m'apporter un gâteau lui qui souffre d'ipséité
et qui m'aime de puis trente ans sans sexualité oui oui
tu ne viens plus tu n'appelles plus
RépondreSupprimertoi aussi tu abandonnes
tu ne lis plus mes poèmes
l'amour est morte