Je reste dans le coin du préau
Comme un petit lapin
Pris dans les phares d’une auto
Tous les matins je vais
Voir si ma mère est là
Car la rivière n’est pas loin
J’ai essayé de prendre le bateau
En restant sur le pont du Doux
Qui avance quand je recule
Mais je veux pas que la maman
Fasse comme la mère
De la Marie-Jeanne
Qui est tombée dans le pistier
Et qui flotte les jupes en l’air
Comme un gros ballon noir
Je t’emmènerai dans le maillot vert
Oui celui des parisiennes
Tu marcheras dans l’eau
Pour tes jambes fatiguées
Je te donnerai la main si tu veux
N’y va pas toute seule
On mangera des mûres
Grosses et noires comme...
On s’assoira dans l’herbe à l’ombre
Non la couleuvre jaune est partie
Mets ton chapeau sinon
Tu vas saigner du nez
Regarde il n’y a pas de maison
Sur le chemin
J’irai attendre le papa
Qui revient par là
Il se lavera les pieds
On poussera sa mobylette
Et on remontera
Ça fait comme des vacances
Viens maman .
26 février 2020
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Mamanou
RépondreSupprimerNotre poupée-maman blanche et glacée
Ils l’ont posée au fond du trou
Sous la pluie dans la glaise
Maman-douleur
Notre maman-confiture
Juste sous le rocher
Où nous avons été petits
Mamanou toute petite
Elle diminuait avec le temps
A la fin elle restait sans bouger
Elle attendait
Elle ne défaisait plus ses paquets
Sur ta chaise tu attendais
Résignée comme une enfant sage
On ne t’a pas vu partir maman
On aurait voulu être là
Tu partais tout doucement toute seule
Et on est là tout bêtes et on regrette
Mais toi tu nous vois et tu sais
La maison c’est plus la maison sans toi
On n’ose pas toucher
On n’a pas encore réalisé
On n’arrivait pas à partir
Il faisait chaud dans la maison
Et si froid là-bas là où tu es
Mamanou
Où est la maman
Elle était toujours là
Debout devant le fourneau
Ou sur la porte quand on revenait de l’école
A Noël tu nous faisais la salade d’oranges
On t’aimait mais comment te le dire
Mamanou j’ai chaud aux pieds dans tes pantoufles
Et froid au cœur
Merci Mamanou
Adieu mamanou
Adieu.
26 janvier 90