Eucharistie .
Je me quitte en vacance
Je prends l’autoroute du ciel
Sur le bord je récolte deux réfugiés
Pouce levé qui crient maison !
Je leur dis de monter sur ma charrette
Et les ramène à la maison,
Ma cabane de bois qui jonche l’océan
Pleine de rien, vide de tout
Ils se nomment bob et alain
Je ne les connais pas ils ont changé d’habit
Ils ont gardé leur âme et un drap de coton
Et chacun fait son nid dans la cabane
Puis nous buvons le vin et nous mangeons le pain
Joie de l’eucharistie
Ils disent je suis mort
Oui je le vois bien mais votre âme est restée
Alors ici c’est la maison des goëlands perdus
Que je trouve matin sur l’étran désolé
Quand je vais ramasser quelque coquecigrue
Dans mon panier d’osier pour écrire à la terre
Ils ont laissé leur peau de vieil homme sécher
Comme leur exuvie rétrécie chagrinée
Une peau sans valeur et les voilà tout nus
Dans leur galapeya comme deux pèlerins
Qui recherchent leur foi
Moi j’ai posé ma vie inutile et brisée
Longue vie de malheurs au champ de coquelicots
En bas nul ne geint ni ne pleure
Notre absence invisible
Ici nous sommes libres comme sont les oiseaux
Légers purs seuls et heureux
Seigneur merci !
Marine 5 août 2023