Elle contacta le contactil
La voix à l’autre bout du fil
Était voilée de poésie
Elle mit son chapeau
Et partit dans sa Rolls
Il bloqua les rouages de son cœur
Et apporta sa légende
Au bord de la Bohême
Il la lui raconta
Les libellules avaient des idées d’ailes
Et pour remonter le chemin
Il lui tenait la main
A minuit précises il revint
Les mains tendues et les yeux à l’envers
Elle lui fit visiter le musée
A bord du couvent des oiseaux
Caravelle en naufrage
Ils écoutèrent passer le temps
En lisant
L’un faisait la lecture
Et l’autre l’écouture
Un soir d’orage
La bulle s’éleva
Puis des allers sans non-retour
Puis des retours qui s’en allaient
Le contactil orange susurrait
Des poèmes qui lui grignotaient l’oreille
Et suçotaient le sang
Traduis traduis disait le vent
Ecris écris chantait la voix
Aime-moi aime-moi
Elle voulait être apprivoisée
Mais il fallait prendre des gants
De jardinier des cœurs
Car elle avait aussi des épines
Il mit de l’huile sur la plaie
Et des vagues de lune
Sur les cils
Il avait des doigts au bout des mains
Et des mains au bout des bras
Elle lui mordit la vie
Pour qu’il ouvrît les bras
Et souffla sur les nuages
Qui naviguaient derrière
Le reflux les ramenait toujours
Jardins du presbytère
Robe de chambre
Chambre close
Musique musique
Des mots des maux
A vous empêcher de dormir
Par leur lourdeur sur vos paupières
Lourdeur de pierre
Pierre à feu
Fuyons fuyez
Sa pendule écorchée ne sonnait plus
Le balancier était cassé
Le redonneur de vie la remit en partance
Sur la mer des rencontres
Mais elle allait trop vite
Alors il l’arrêta avec un poids
C’était un poids de fonte
Léger comme la neige
Et riche d’espérances mortes
Un poids qui n’avait pas de nom
Ni de non ni d’être
Ni non-être
Un poids sur la balance
Et le penchement était ailleurs
Le 20 juillet
Le radeau se posa sur une île
Capitaine Germain
La casquette à la main
Des sirènes de livres
Montent du sol
En fa dièse mineur
Des goélands voyeurs
Mirent par la lucarne
Des serpents voyageurs
Grimpent au fût des arbres
La poétesse tuée
S’accroche au bord des livres
Et au bout de tes lèvres
Et au fond de ton âme
Et l’eau salée de la survie
La refait respirer
Et le vin du ciboire
Sent le confessionnal
Yssandon
Chaise dans une église
Eglise autour de la chaise
Et glisse glisse
La chaise glisse
Le vitrail se renverse
Et le ciel devient noir
La porte grince
Le verrou est rouillé
Bénitier
Cierge
Cierge
Statue
Statue.
samedi 7 janvier 2023
9 juillet 84
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les envois de dieu suite
Les envois de Dieu https://www.cjoint.com/c/NDuiHdv1oi2 Oui heureusement je reçois des envois de mon Dieu A l’instant où je veux e...
oh le souvenir le plus beau qui dura le temps d'une gestation
RépondreSupprimerpuis succomba aux nécessités impérieuses Las Las voyez comme en peu d'espace......
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