A petits poings.

A petits poings  à petits pas
Trotte l’enfant vers son papa
A petits points  à petits pas
La mère coud dans l’encoignure
Et répare les encolures
Les prises d’air et les coulures
Sur l’envers et en tout endroit
Où blessent les chaussures
Car elle voit et elle sait
Ce que sont ces premiers essais
Entre le papa et l’enfant
Elle veille elle sent
Elle est lionne aux aguets
Un œil de trop un œil de tigre
De la désinvolture en trop
Doucement vers l’évolution
Elle prend soin de l’intuition
Du besoin et de la caresse
Le petit d’homme est sensitif
Et le père est un peu pressé
Un peu vif et il ne voit pas
Ce qui se passe et passera
Mais tout va bien la mère est là .

Marine 16 juillet 2020 .

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L’hélicoptère de Néfertiti

Chez l’aruspice où je vis
Le tunnel rose des émois
Qui progresse comme une chenille
Vers ridicules diversions
A la sortie de notre moi
Néfertiti bactéricide
Prit l’hélico
Et s’envola
Loin des marisques hémophiles
Vers verdoyante Erin
Boire des ales et chanter celte
Cockles and musles
Alive alive oh !

Marine
6 mai 2014

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1970

Ma plume était syrinx
Et jouait sur l’airain
Des ténors du bureau
Dont la corde pincée
Bogotait sur l’essaim
De quelque mosquito
Planqué dans la banlieue
Ça sentait l’herbe bleue
Les skirts de Mary Quant
Piquées à l’agora
Par la minette en feu
Rescapée de famille
Qui jouait les valseuses
Dans des villes fantômes
Sur des motos daronnes
Dans les caves de Grande Borne
Où quelques bleus moroses
Sillonnaient uniformes
Les bagnoles en feu
Les dopés des Adja et des Dean
Se la jouaient grandiose
Moi j’arrivais plouc plouc
De mon Cantal natal
Pour apprendre l’anglais
A ces alphabâtards
Et dès le premier soir
On me vola les clés
De mon opel vert pomme
Et de l’appart vidé .

Au bout de quelques jours
La petite fugua .

Marine
18 mai 2020

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Eli Eli

Quand la tête dit non
Aux outrages subis
Ton corps se scinde en deux
Jamais ne s’unifie
Tu vis alors entre les deux
Suis-je ici
Suis-je là
Qui parle
Est-ce moi
Qui pense
C’est mon autre
Et tu ne te  reconnais pas
Dans ton entièreté

Eli Eli lama sabaktani ?

Marine
2 juillet 2012

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La consigne de l’amour

La vacance est finie
Vacancy
Le temps fut-il perdu
La vida perdurable
Bergamasquez visages
Quelqu’un vous attend-il là-bas

Mais elle ne répondait pas
Mais elle ne répondait pas

Où allez-vous
Où allez vous

Je vais où la vie m’a menée
C’est la consigne de l’amour
Avec valse valise
Etiquette envolée
Clé égarée

Je connais une femmexception
Celle qui ne peut
Emboîter ses deux moi
Je voudrais être femmoyenne
Citoyeuse soignée
Je voudrais faire celle
Que je n’ai pas été.

85 Reclus

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Ah l’amour toujours l’amour !

Moi qui ne suis qu’amante religieuse
Dans l’archipel des virtueux
A la technique pantouflarde
Je vois autour de moi
La poésie scabreuse
Qui même en animaux
N’est que libidineuse

J’abrite sous mon toit
Au grand dam de la lune
Où le sexe ne sévit pas
Un alyte chanteur
Qui séduit les jeunettes
Un uca violoniste
A pince asymétrique
Un argus bleu de bleu
Une ophrys osmiaque
Et j’observe à loisir
Le cœur copulatif
Des libellules au vent
Monsieur Lutra Lutra
Monsieur Vulpes Vulpes
Ne s’embarrassent pas
De parfums attractifs

Ah que la vie est simple
En l’Eden animal
Dik Dik

L’angulatus se déshabille
Vite vite !
Dans le paradis fleuri du rêve !


Marine
21 mai 2011

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Oh vous mes chers amants

Si vous saviez amants
Qui jadis me connûtes
Je n’étais votre proie
C’est moi qui décidais
Combien ont tapoté
La porte de mon antre
Combien sont simplement
Entrés la peur au ventre
Timides sur la chaise
Où je vous asseyais
Il ne se passait rien
Sinon quelque attirance
Mais mon regard savait
Dévier vos espoirs
Mettre de la musique
Regarder des tableaux
S’étreindre doucement
Lors de votre départ

Cette chair n’est pas triste
Quand elle a sublimé
D’égoïstes pulsions
Et vous revîntes alors
Me chercher pour dîner
Pour danser et pour dire
Que la femme aime aussi
Qu’un homme reste digne

Je me promène encor
Au bras fier de tous ceux
Qui sont restés des hommes
Avec moi.

Marine
9 décembre 2012

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Amazone

Musicienne du silence
Et mendieuse de votre bleu
Pressant le citron d’or
De votre acidité
J’irai pendre mon sein brûlé
A votre sycomore
Dans le jardin désespéré
A l’ombre que tu es devenu.

Marine

2 mars 2012

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4 h du matin

Du fond de mon lit je frissonne
Je n’irai plus au Majestic
Je mets ma musique intérieure
Et je danse sur mon automne
Mon air de solitaire morne
Dehors on dit que c’est Noël
Qu’il y a des étoiles au ciel
On prépare quelque festin
Je reste à ma table de nonne
La porte ouverte au pèlerin
Si tu sonnes
Tu auras la soupe du pauvre
Un baiser sur tes mains gelées
Tu seras l’enfant d’abandon
Qui n’a pas de temps pour ma pomme
Celui qui viendra post-mortem
Mutiler mes poèmes
Celui qui grignote mon cœur
Envie d’aller sur la rivière
Voir si on peut marcher sur l’eau
Je ne sais plus faire le monde
J’essaie de m’accrocher au ciel
Il est cinq heures et je ne dorme
Réveillonnez réveillonnez
Moi je suis née dans une cave
Je ne sais pas faire semblant
Je suis voleuse d’une aumône
Petit Jésus ne m’oublie pas
J’allume mes quatre chandelles
Je croise mes bras dans l’ombre
Venez donc danser sur ma tombe
Les lucioles ne piquent pas
Les souvenirs me font de l’ombre
Je vais éteindre ma bougie.

3 décembre 2010- 5h

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